"La vie ne nous distribue pas les meilleurs cartes, mais l'important est de jouer de son mieux. "
Proverbe irlandais

Un jour, naquit une petite fille. Une magnifique petite irlandaise aux cheveux blonds aussi éclatant que le soleil et aux yeux rappelant la Méditerrannée pourtant si éloignée de la grande bretagne que très peu de citoyens de son pays ont pu voir. Ses parents étaient des gens normaux, issu d'une classe sociale moyenne. Ni trop pauvre, no trop aisée. Le petit nourrisson était leurs premier enfant, qui avait été attendu comme un miracle après des années d'essai. C'est le jour de la naissance de la petite Ahn qu'ils se sont promit de tout faire pour lui promettre le plus bel avenir possible quitte à se saigner pour y parvenir. Elle aurai droit à tout ce qu'il y a de plus beau au monde, puisque cette petite était un cadeau tombé du ciel, un miracle tant attendu et espéré par les O'connell. La nouvelle fit très vite tour du petit village où le couple vivait. On ne parlait plus que de cette petite aux bouclettes blondes et aux pommettes roses. On pourrait dire, que tout commençait bien pour la petite. Et c'est bien vrai. Les années passaient petit à petit. La petite irlandaise mignonne à croquer grandissait, et grandissait. Elle devenait de plus en plus belle, de plus en plus forte et c'était une vraie petite terreur. Lorsqu'elle eu quatorze ans, sept mois et quatre jours, tout son havre de bonheur bascula et elle fut aspirée dans une spirale de bouleversement et d'injustice. Alors que la famille rentrait d'un weekend à Dublin pour feter l'anniversaire d'un cousin sous une pluie torrentielle et un orage menaçant digne de leurs pays pluvieux, la voiture des O'connell se retrouva percutée de plein fouet par un camion dont le conducteur avait perdu le control. La petite voiture familiale fut envoyée dans un mont rocheux en plein virage avec une violence inouïe. La mère et le père d'Ahn moururent sur le coup du moins presque mais ensemble, tandis que la petite agonisante sur la banquette arrière luttait pour ne pas s'endormir prématurément comme ses parents, admirant par la fenêtre arrière brisée les éclairs fendant le noir de cette nuit d'eté. "C'est joli" fut ses dernières pensées.

" Après la guérison, tout malade est docteur. "
Proverbe Irlandais

Une grande pièce blanche se dessine au fond d'un couloir. Un bip sonore lent et régulier, presque inaudible tente de briser le silence pesant de l'endroit. Cette chambre est occupée depuis plus d'un an par un corps sans vie, du moins c'est ce que les hommes et femmes en blouse pensent. Pauvre enfant, plongée dans ce sommeil lourd, ne méritant pas le quart de ce qu'elle vit. Petite orpheline dans un état comateux, agée de presque seize ans. Elle est pâle, peut être est-ce dût à ses cheveux blonds trop grands entourant son visage frêle. Ses yeux clos sont cernés de noir, sa bouche fine est teintée d'un vieux rose presque délavé. Personne ne le sait, mais elle rêve, elle est bloquée dans son monde dont elle hésite à sortir. La petite sait que si elle se réveille, rien ne sera plus pareil. Elle aura tout oublié qu'on lui a dit. Peut-être que c'est mieux. Que ce sera moins pénible à supporter que la réalité qui l'attend si elle garde mémoire et souvenirs intacts. Elle est assise sur un vieux banc de bois craquelé par les années passées, sur le sommet d'une falaise qu'elle connait comme sa poche. Les vagues s'éclatent contre les parois rocailleuses et terminent en écume blanche perle. Un homme est assis à côté d'elle, il lui parle, il lui dit qu'elle à le choix. Elle peut se réveiller si elle le veux, elle en a le droit c'est sa vie après tout. Elle peut vivre ou elle peut partir avec lui. Elle lui fait pas confiance, la gamine. Alors même si elle hésite un peu, elle lui dit qu'elle veut ouvrir les yeux et manger dans un fish'n'ship à s'en éclater la panse, à en etre malade toute une nuit si il faut. Il acquiesce, le vieux bonhomme. Il se lève et s'en va après un sourire bizarre dont elle ne comprend pas les traits. Elle le regarde s'éloigner d'un œil méfiant, il disparaît à travers les brumes épaisses irlandaises. Et puis elle suffoque, c'est douloureux comme si on lui mettait un tube de fer chauffé à blanc dans la gorge. Ca pique dans tout ses membres, elle se roule à terre, hurle à s'en éclater les poumons, elle se débat et puis c'est noir, tout noir. Silencieux, trop silencieux.

" Ici aujourd'hui, puis s'en aller demain. "
Proverbe irlandais

Les éclairs jaillissent à l'extérieur. Skillet est assise sur le toit de l'appartement parisien où elle vit. Elle les admire, envie leurs force et leurs beauté. L'adolescente est maintenant âgée de dix sept ans. C'est une belle jeune femme, cependant marquée de nombreuses cicatrices racontant un passé brumeux dont elle n'a pas le souvenir. Ses mains picotent, c'est agréable. La pénombre est superbe, le ciel voilé de bleu marine est zébré par les puissants éclairs d'un blanc aveuglant. Aujourd'hui, ça fait un an que Skillet a vu le jour. Deux ans qu'Ahn est morte pour laisser place à cette ado un peu rebelle, à demi-muette. La gosse n'aime pas parler, pourtant elle à une sublime voix un peu chantante. Elle a acquis le français en peu de temps, malgré son accent britannique plutôt prononcé. Peut-être que c'est ça qui la gêne. Elle sait qu'elle n'est pas à sa place ici, que ce n'est pas sa famille, ni son pays natal. D'où vient-elle? Pourquoi n'est-elle pas avec sa véritable famille? Tout ceci, skillet l'ignore. Elle devrait s'en foutre, la gosse à tout ce qu'elle veut. Fringues, instruments musicaux (faut avouer qu'elle est douée), cuiller en argent dans le bec. Cependant elle ne se sent pas à sa place dans la capitale parisienne. Un éclair fend la nuit, alors qu'elle se relève et lui tourne le dos il la percute violemment ici sur ce toit parisien, une nouvelle fois sa vie semble chamboulée. Elle ne tombe pas, au contraire elle se tient bien droite. La blonde platine se sent rechargé, apaisée. L'électricité se répand en elle à une vitesse incroyable et se mêle à ses tissus. Puis l'orage se dissipe, et la nuit reprend son cour. Encore une fois, plus rien ne sera plus pareil, il faut qu'elle parte. Comme si elle n'y était pas habituée après tout.

" Ne dites pas bonjour au diable quand vous êtes à sa rencontre. "
Proverbe irlandais

Deux jeunes femmes sont assises dans une pièce plutôt sombre. Skillet est à califourchon sur une chaise de bureau grinçante, elle regarde Em travailler sur sa machine à coudre. La rousse est concentrée comme jamais. Son travail est bientôt fini, elle continue de s'activer avec une minutie qui échappe á l'Irlandaise. Il est vrai que le don d'Em aide beaucoup. Son intelligence hors norme lui a permis de trouver le moyen d'aider Skillet, la blonde se dirige vers la fenêtre et tire une cigarette d'un vieux paquet défraîchis. Elle regarde sa rouquine travailler en souriant. Elle aime cette fille comme la soeur qu'elle n'a jamais eu avant. C'est sa seule famille à présent et plus qu'elle ne compte. Pour ça qu'elles se protègent l'une et l'autre. Il est vingt-trois heures à Mexico. Le temps dehors est humide, mais chaud. De sa main libre, la blonde projette un éclair dehors. Emaline sursaute, Skillet se bidonne en se tenant le ventre. "J'ai fini!", la rousse aux yeux bleu se tourne vers son amie et lui montre son travail parfait."Si je ne risquais pas de te tuer en te prenant dans mes bras, je le ferais Em. Je peux?" Son amie acquiesce en souriant. Blondie prend la paire de mitaines en cuir avec précaution. Elle pourra enfin prendre sa soeur et amie dans ses bras. Enfin, elle pourra sortir au grand jour sans craindre de tuer quelqu'un .

" Le rire et le sommeil sont les meilleurs remèdes du monde. "
Proverbe irlandais

Essoufflée, la blonde court à travers une foret dense. Ils ont attrapés Em, ils l'ont sûrement tué à l'heure qu'il est. Ce mec bizarre, celui qui parle pas à réussi à l'arrêter net. Elle pouvait pas se défendre. Alors sous le coup de l’adrénaline Sky a enlevé ses mitaines et puis l'a foudroyé sans réfléchir. Il avait pas l'air très content et heureusement ça lui avait pas trop fait de bien. Sauf que la blonde avait crée un incendie avec sa foudre et que ça n'arrangeait pas ses affaires. Alors elle courait, le plus vite qu'elle le pouvait sans savoir où aller. Emaline avait la carte, le sac à dos et la boussole. Skillet n'avait plus rien. Plus de soeur, plus de vivres, pas un moyen pour se repérer. Elle n'avait plus ses mitaines, quiconque essayerait de l'attraper aura le droit à un bel électrochoc. Alors elle court, pour que personne ne l'attrape. Et sans savoir comment, elle débarque dans une grande cour. La nuit est tombée depuis bien longtemps et pourtant elle n'a pas arrêté de courir. Serait-ce l'endroit dont les gens comme elles parlent secrètement? En espérant que ce soit le bon endroit, elle lâcha prise, et arrêta de courir pour se reposer un peu contre l'herbe verte finement taillée de l'Institut Xavier .