Ah nan mais moi j'fais des compets ! Pas des cours !

Le cheval se cabra et poussa un hennissement en secouant sa tête. Heureux d’aller se dégourdir les pattes de si bon matin. Surtout qu’il n’avait pas la selle mais simplement sa cavalière sur son dos. Ils avaient fait un long chemin ensemble et dès le premier jour ils s’étaient bien entendu. Ils avaient fait rapidement des compétitions, petites puis de plus en plus grandes et au final, ils avaient fait leur premier jeux olympiques junior l’été dernier et devinez quoi ?! Ils avaient gagné haut la main ! Ses sabots se reposèrent à terre et il partit au galop sur la plage, Sun sourit, elle aimait bien galoper sur lui, sans selle. La selle, elle ne l’a mettait que pour les entraînements en faites, pour les balades elle ne l’a mettait pas. Plusieurs fois par semaines ils allaient se promener le matin sur la plage.

Elle était habillée d’un pantacourt beige, de Spartiates pour ces pieds, et comme haut, un top blanc. Elle avait bien sûr mis en-dessous de tout ça un maillot de bain, blanc lui aussi. Ses cheveux n’étaient pas attachés et tombaient sur ses épaules. Il faisait plutôt bon – chaud quand même – alors qu’il était dans les dix heures et demi. La rouquine tourna légèrement la tête au moment où elle passait juste devant chez elle et elle vit ses parents en train de prendre leur petit déjeuner, ceux-ci la saluèrent de la main, un sourire aux lèvres. Elle leur rendit leur sourire juste avant de les dépasser. Finalement, elle fit ralentir Ouranos alors qu’elle arrivait dans la partie de la plage peuplée. Car oui, elle avait un coin de plage à elle – à ces parents – et donc elle pouvait y être tranquille pour bronzer. Le cheval ralentit peu à peu pour finalement se mettre au pas. Elle le caressa au niveau de l’encolure. S’était un cheval noir, forte musculature, longue crinière, un beau cheval, un bel étalon.

L’adolescente sentit une vibration au niveau de sa cuisse, elle fit arrêter Ouranos d’un simple raffermissement des doigts et une pression des cuisses, pas la peine pour elle de se pencher n’en arrière. Elle sortit de la pochette son portable et lut le message alors que son cheval avait penché la tête à la recherche – magnifique espoir – d’un truc à brouter, il hennit en remarquant qu’il n’y avait rien pour lui et attendit sagement. Sagement. C’était un drôle de mot pour lui, personne n’arrivait à le monter sauf Suny. Je vous jure. La jeune fille à la chevelure couleurs des flammes esquissa un sourire en coin tout en se mettant à répondre au sms qu’elle venait de recevoir. Elle s’en fichait des regards qu’elle pouvait attirée en étant là, à crue, sur cet impressionnant cheval d’un mètre quatre seize, à envoyer un sms. Tant pis si on l’a reconnaissait en l’ayant vu passer à la télévision pour les JO tant pis. Elle s’en fichait royalement. Totalement.

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Ah nan mais moi je fais des compets ! Pas des cours !

G aloper. Elle aimait ça. Les cheveux au vent, le souffle frai sur son visage, l’odeur de l’écume de la mer qui arrivait jusqu’à ses narines. Elle faisait ce trajet quasiment tous les jours sur la plage, elle n’avait jamais embêté personne avec son cheval. Et cela depuis des années, le proprio de l’hôtel venait même parfois la rejoindre sur la plage avec sa jument et ils se baladaient ensemble, il l’avait quand même vu grandir. Parfois même, des enfants s’approchaient d’elle et caresser Ouranos. Depuis quelques jours, on venait lui demander de temps à autres des autographes, ça c’était pour ceux qui l’avaient vu à la Télévision. Personnellement, elle n’aimait pas être populaire, elle avait fait les JO junior juste pour le plaisir, ça avait été une réelle surprise quand on avait annoncé aux haut-parleurs qu’elle et Ouranos avaient remporté la première place dans les différentes catégories auxquels ils avaient participés. Il fallait dire qu’Ouranos était un très bon cheval, qui apprenait vite, mais qui avait déjà pleins de compétences avant qu’elle l’ait. Le cheval broncha quand il sentit une main qui était autre que celle de Sun sur son encolure, il tourna la tête et observa l’inconnu avec ses grands yeux. Qu’en a la Hawaïenne elle écouta les paroles du jeune homme. Aller chevaucher plus loin ? Ça se voyait que ce n’était qu’un vacanciers, un touriste et vu comme ça il devait être à peine arrivé ! Son regard couleur émeraude était planté dans celui de l’homme et elle fit entendre sa voix, douce et calme :

« Monsieur. Vous venez d’arrivé n’est-ce pas ? J’habite ici depuis des années, j’ai grandi ici et depuis que j’ai Ouranos je viens quasiment chaque matin sur cette plage me balader avec lui. Je n’ai jamais dérangé personne avec lui, si ce qui vous inquiète c’est l’hygiène de la plage et qu’il fasse ses besoins ne vous inquiétez pas pour ça Ouranos ne le fait jamais sur la plage. Même le propriétaire de l’hôtel vient parfois me rejoindre pour se balader avec sa jument. Cette plage appartient à tout le monde et j’ai donc tout à fait le droit de venir me balader ici. Mon cheval apprécie le fait de se balader sur la plage avant les entraînements, le matin, et je ne vois pas pourquoi je changerais notre habitude. Vous pouvez toujours aller vous plaindre auprès du propriétaire de l’hôtel ça ne changera rien. Et ne vous inquiétez pas je ne vais pas rester longtemps, c’était juste pour envoyer un sms après je repars. Puis-je savoir ce qui vous dérange sur le fait que je sois là avec Ouranos monsieur … ? »

Elle avait dit le tout d’une voix calme, pas de façon irrespectueuse ni insolente pour ne pas frustrer l’adulte, la rouquine avait juste mis les choses au clair. Sun avait rangé entre temps son portable dans la pochette. Elle n’avait pas à changer ses habitudes pour un simple touriste qui ne souhaitait pas l’à voir sur la plage avec son étalon. Elle avait ponctué sa question par un « monsieur » laissant en suspens quelques instants pour qu’il lui donne son nom ou son prénom. Une petite fille s’était approchée d’eux avec sa sœur qui devait avoir dans les quatorze-quinze ans. La petite fille s’était mise à caresser le cheval alors que sa grande sœur s’était raclée la gorge pour attirer l’attention de la cavalière. La jeune fille à la chevelure couleur des flammes se demanda une seconde si la fille allait déposer la même plainte auprès d’elle mais au lieu de cela, celle-ci lui sortit un papier et un stylo, lui demandant de signer un autographe, l’ayant vu à la télévision pour les JO. Sun s’exécuta avec un doux sourire sur ses lèvres et l’étalon noir hennit et frotta sa tête contre l’épaule de la petite fille qui rit avant de s’en aller :

« Vous voyez ça ne déranges que vous. »

Elle avait descendu sa main de l’autre côté de l’encolure, pour ne pas rencontrer la main de l’homme, sans se pencher elle caressa doucement l’encolure d’Ouranos. Elle aimait son contact chaud, sa main était passée en-dessous de sa longue crinière. Normalement le problème devrait être réglé et il la laisserait partir. Elle espérait ne pas l’avoir mis en colère, c’était loin d’être son intention. Mais les adultes sont imprévisibles dans ce genre de situation. S’il voulait se plaindre il pouvait toujours allé se plaindre auprès de ses parents mais ça ne changerait rien, ils auraient la même réaction que le propriétaire de l’hôtel.