Cela fait un peu plus d'un an que je suis installée à New York, je vis dans un petit appartement pas loin de l'agence de stylisme de mon manager. Je suis sur le chemin du retour, aujourd'hui était un jour de congé pour moi et j'en ai profiter pour approfondir ma visite de la ville. La Statue de la Liberté est vraiment immense, je la voyais moins imposante... Oui, malgré que ça fasse plus d'un an que j'habite ici, je n'avais jamais eu l'occasion de la voir de près.
Tien, des coups de tonnerre... Je devrais presser le pas pour rentrer.
Oh non, une pluie torrentielle commence à tomber ! J'accélère le pas même si je sais que dans tout les cas je vais finir trempée jusqu'aux os. Bon sang, pour une fois qu'on m'accordait une journée de congé il a fallut que ça tombe le jour d'un déluge ! Quelle chance !...

C'est d'un pas assez énervé que je me dirige vers le lieu où se trouve mon appartement. Je t'en mettrais des pluies comme ça en pleine figure le ciel ! D'autres coups de tonnerres, il faut que je me calme ou ça risque de devenir plus grave que ça. Mince alors ! Mon arrivée à New York est bien mouvementée pour moi, heureusement que personne ne sait que ça vient de moi tout ça. Je ne le fais largement pas exprès et je n'arrive pas à contrôler ça. Ces pouvoirs me bouffe une partie de ma vie.
Le pire avec eux c'est que je ne peux pas les ignorer contrairement à certains. Dans aucuns moments il faut que je les oublies, surtout pendant mon travail. Je n'ose même pas imaginer le résultat et la presse serrait immédiatement au courant, impossible d'être tranquille. Ce n'est sûrement pas ce que je veux, loin de là. Disparaître en pleine séance photo. L'horreur ! Et sous cette pluie, la visibilité est quasiment nulle. Comment je vais faire pour me repérer maintenant ?! Je m'énerve. La pluie m'énerve. Ces pouvoirs m'énerve. Un autre coup de tonnerre comme pour me dire "Hey m'oublie pas ! Je suis là moi aussi !". Si je pouvais je le frapperais.
Dans mon pas précipité je bouscule une jeune femme, elle tombe, je la rattrape de justesse.

"Excusez moi."

La bousculade semble m'avoir légèrement calmé puisque l'intensité de la pluie diminue légèrement. Il n'y a pas que moi qui est subit les conséquences.

Je suis trempé. Je ne me repère plus avec cette pluie battante, le bruit du tonnerre et de la pluie me font perdre la tête. C'est à ce moment qu'on me bouscule et que je tombe. La personne me rattrape.

"Excusez moi"

La pluie semble se calmer, j'éprouve une étrange sensation. Je bredouille alors :

"Ce... ce n'est rien... merci de m'avoir rattrapé..."

Ma tête me fait mal, j'ai froid. C'est alors que je me retrouve à plusieurs mètres du jeune homme qui m'a bousculé en une fraction de seconde. Encore ce pouvoir qui a le don de m'agacer...

"Ce... ce n'est rien... merci de m'avoir rattrapé..."

Je vois qu'elle n'a pas l'air très bien, et en une faction de seconde elle est à quelques mètres de moi. La pluie se calme, elle s'arrête pendant moi je m'approche d'elle. J'ai compris. Elle aussi elle a des pouvoirs et peut être quelle les maîtrise pas ? Je ne sais pas et le seul moyen de le savoir c'est qu'elle me le dise.

"La pluie, le tonnerre. C'était moi."

Je lui dis ça pour être égale à elle. Je sais pour elle, elle sait désormais pour moi. Je la regarde, un regard qui veut tout dire : je ne contrôle rien. Est-elle dans le même cas que moi ? Pleins de questions, mais je reste à une certaine distance. Je ne vais pas lui sauter dans les bras, ça non je ne veux pas. Trop familier, trop proche.

"Vous allez bien ?"

La pluie s'arrête tendis que le jeune homme s'avance vers moi.

"La pluie, le tonnerre. C'était moi."

Ne serais-je pas la seule à avoir d'étrange pouvoirs ? Serait-il possible que d'autres personnes soient comme nous ? Il me regarde, son regard exprime clairement qu'il ne contrôle pas ses pouvoirs.

"Vous allez bien ?"

Que répondre ? Ma tête me fait mal et j'ai toujours aussi froid, mes tremblements et claquements de dents en atteste d'ailleurs. Un cercle de flamme apparaît autour de moi, je pousse un petit cri de stupeur. Ce n'est pas possible ! Il s'éteint presque directement, je soupire.

"Je ne me sens pas très bien... Excusez moi pour cet incident"

Mon regard est le même que le sien précédemment, je ne contrôle rien. Il faut que je rentre au plus vite, ces pouvoirs m'agasses et m'épuises...

"Je ne me sens pas très bien... Excusez moi pour cet incident"

Je m'en sus bien douté, ces pouvoirs, elle non plus ne les maîtrisent pas. Son regard est le même que celui que je lui ai lancé dès que des flammes l'ont entouré. Elle à froid, je me repère vite, mon appartement n'est pas loin, je la regarde...non Chris...

"Venez vous réchauffer chez moi, nous ne sommes pas loin."

Un jour je vais le regretter une nouvelle fois d'être trop aimable avec les gens. Mais elle est comme moi, elle contrôle rien. Elle aussi elle a des pouvoirs. Est-ce qu'elle va pouvoir me comprendre ? Est-ce qu'elle pourrait vraiment ? Sans fausseté, sans coups bas ?

Arrête de t'emballer elle risque probablement de refuser l'invitation. Qui voudrait aller dans un appartement inconnu avec un inconnu ? J'hésiterais beaucoup à sa place et je déclinerais même poliment l'offre. Et puis il faut que je rentre dans tous les cas, j'ai un appel à passer pour un contrat. Je la regarde, elle tremble et claque des dents. Je vais peut être l'avoir fait tombé malade.

"Venez vous réchauffer chez moi, nous ne sommes pas loin."

Je ne me repère plus, impossible de me souvenir de la route que j'avais emprunté pour venir jusqu'ici. Ma tête tourne, il faut vraiment que je rentre avant de tomber malade, je dois aller travailler demain, de plus je dois me reposer... Je ne peux pas accepter, je ne le connais pas... Mais pour une fois je ne me sens pas seule au monde, il est comme moi, il possède des pouvoirs et ne les maitrise pas non plus. Que faire ? Que répondre ? Vais-je retrouver ma route facilement où vais-je tourner des heures pour retrouver mon appartement ? Réfléchis Leenaly, et vite, je lui fais peut-être perdre son temps... Je bascule légèrement sur le côté mais me reprend. Je ne suis vraiment pas bien, c'est dans ces moments là que j'aimerais maîtriser la téléportation... Mais non, bien sûre, j'en suis incapable.

"J'accèpte"

Pourquoi accepter ? Qu'est ce qui me pousse à le faire ? Mon état ? La peur d'être à nouveau seule ? Quoi qu'il en soit je le sais maintenant, je ne suis plus la seule à posséder des pouvoirs.

"J'accepte."

Je la prend doucement par les épaules, je la guide l'invitant à me suivre. Nous nous éloignons de la statue de la Liberté et tournons dans l'une des nombreuses rues de cette ville si grande. On s'y s'en vite petit, presque perdu. J'ignore depuis combien de temps cette fille est à New York mais elle semble perdue à cause de son état, ça n'aurait pas été sage de continuer seule. Je comprend pourquoi elle a accepté, ce n'est sûrement pas grâce à moi même qu'elle ne connait pas, non c'est mes pouvoirs et moi qui ne les maîtrisent pas qui la rassure, tout comme elle. Une ressemblance rassurante, je peux la comprendre.

Quand je regardait autour de moi, personne n'avait de pouvoir, personne était comme moi. Je me sentais différent et à part. Encore plus que lorsque je n'avais pas encore découvert cette particularité.

Nous voilà arrivé au pied de l'immeuble, je compose le code qui me permet d'y rentrer en la faisant passer devant et la guide à l'ascenseur pour aller plus vite. Une fois arrivé à l'étage voulu, je le guide jusqu'à la porte de mon appartement. Tout dans cet immeuble est beau, un tapis est déroulé tout le long de l'allée et de beaux lustres sont suspendus au plafond.

"Entrez."

J'ouvre la porte et m'écarte pour la laisser pénétrer dans mon appartement.

Durant le chemin je vacilla à plusieurs reprises, ma tête tournait énormément.
Nous arrivons à son immeuble et y pénétrons, il est vraiment luxueux comparé au mien. Tout est ci beau que j'en ai mal aux yeux.

"Entrez."

Je m'exécute, silencieuse comme durant tout le chemin.

"Merci de m'inviter chez vous"

Mon dieu ma tête, va t-elle donc finir par éclater ?...

"Merci de m'inviter chez vous"

Je rentre, referme la porte, enlève mes chaussures et ma veste.

"De rien. Rentrez je vais vous chercher une serviette."

Heureusement que j'avais finit de tout mettre en ordre ce matin, toutes mes affaires sont rangées. J'ai une grande facilité à trouver les serviettes grâce à ma mémoire. J'en prend deux : une pour elle et une pour moi. Je soupire légèrement. Cet appartement est bien trop grand pour moi. Finalement je décide d'en prendre une deuxième pour elle vue comment elle se sent mal. On dirait qu'elle va vraiment tomber malade. Si c'est le cas je pourrais prendre sa température ou appeler un médecin avant qu'elle parte, ce serrait bien plus sage et plus rassurant également. Mince ! Je ne dois surtout pas oublier d'appeler pour moi dans tout ça.

Il retire sa veste et ses chaussures, je fais donc de même. Je tremble encore mais mes dents ont arrêtés de s'entrechoquer.

"De rien. Rentrez je vais vous chercher une serviette."

Je m'exécute à nouveau. Son appartement a l'air bien rangé et semble très vaste, le mien est sûrement bien plus petit, l'avantage d'un petit espace est qu'il y a moins de ménage à faire, chose pratique quand on a peu de temps pour nous.
Ma tête me rappelle à l'ordre, j'ai l'impression que la douleur s'intensifie et que mon corps brûle. Je recommence à claquer des dents... Du feu apparait dans mes mains, brulant ma peau. Je pousse un cri de douleur et de terreur.

"Eteint toi ! Eteint toi stupide feu !"

Une petite masse d'eau apparaît au dessus de chaque flammes et s'abattent dessus, les flammes disparaissent, j'ai de belles brûlures... Le sol est mouillé, un coup de vent souffle alors dessus et le sèche. Je ne contrôle vraiment rien et le pire est que je crains mes propres flammes...

Alors que je quitte la salle de bain deux serviettes en main et une autour de mon cou, j'entend la jeune femme pousser des exclamations.

"Eteint toi ! Eteint toi stupide feu !"

J'arrive d'un pas pressé surtout pour voir si elle va bien. L'appartement peu prendre feu j'en n'aurais quasiment rien à faire, et en plus j'ai à ma disposition un extincteur dans chaque pièce. Je trouve que c'est beaucoup trop. Autant d'extincteur dans un seul et même appartement. Mais la logique des uns n'est pas la logique des autres. Et celle de celui qui a décidé ça n'a vraiment pas ma logique. Je m'avance vers elle, un peu inquiet quand même.

"Vous n'avez rien ?"

Je regarde ces mains : elles portent des marques de brûlures. Je pose les deux serviettes à côté d'elle et repars pour la salle de bain, je prend un produit et du coton avant de revenir et tamponner doucement. J'arrêterais si elle retire sa main ou qu'elle me le fait comprendre de n'importe qu'elle manière. Je ne suis pas médecin, mais j'ai quelques connaissances. Cependant, c'est quand même incroyable toutes les choses que j'ai ramené ici. Aurais-je vraiment pensé à tout ? En même temps j'ai préparer plus de cinq jours à l'avance mes bagages. Faisans des listes et vérifiant chaque jour. Si là je n'ai pas ce qu'il faut...

"Comme ça vous n'aurez plus mal dans peu de temps."

Le jeune homme arrive d'un pas pressé vers moi, ma tête me fait encore plus mal que toute à l'heure et mes mains me brûlent

"Vous n'avez rien ?"

Avant que je ne puisse répondre il regarde mes mains puis pose les serviettes avant de repartir. Si la douleur à ma tête ne cesse pas, je vais défaillir... Alors que je vacille de nouveau, je le vois revenir avec un produit et un coton. Il commence à tamponner le coton enduit de produit doucement sur mes brûlures, je le laisse faire en grimaçant légèrement de douleur par moment.

"Comme ça vous n'aurez plus mal dans peu de temps."

"Merci... Mes flammes m'ont brulées les mains, je ne sais même pas pourquoi elles sont apparut"

Je tremble toujours, mon corps est brulant. Tout tourne autour de moi, je vacille à nouveau...

"Merci... Mes flammes m'ont brûlées les mains, je ne sais même pas pourquoi elles sont apparut"

Elle tremble, vacille. Je ne sais pas quoi faire face à son état, j'entreprend juste de la faire s'asseoir sur le canapé. Elle semble si mal et je suis impuissant, tellement que peut à peu je disparais devant ses yeux et devant les miens. Voilà que ça recommence, celui-ci ne se manifeste que rarement. Ignorer, ignorer. Je prend une serviette et commence à sécher ses cheveux. Le sol est mouillé. Contrôlerait-elle les éléments ? Enfin, contrôler est un grand mot...et ses pouvoirs se retournent contre elle. Il lui faut de l'aide pour lui apprendre à les maîtriser. Elle ne peut pas rester comme ça, mais je ne peux malheureusement rien faire à ce niveau là. Comment pourrais-je me permettre ça alors que je ne contrôle même pas les miens ? Il lui faut du repos.

"Vous devez vous changer et prendre du repos...vous pouvez même dormir ici si vous préférer, vous n'êtes pas en état de rentrer seule chez vous. Je peux aussi appeler un médecin."

Il me fait m'asseoir sur son canapé, mes tremblements se calme mais je commence à voir flou, je le vois disparaître doucement et panique. Une hallucination ou un pouvoirs à lui ? Je le distingue encore, il prend une serviette et commence à me sécher les cheveux... Je me sens de plus en plus mal, mes pouvoirs m'ont épuisés, je sens la fièvre monter.

"Vous devez vous changer et prendre du repos...vous pouvez même dormir ici si vous préférer, vous n'êtes pas en état de rentrer seule chez vous. Je peux aussi appeler un médecin."

Je ne sais plus quoi répondre, je suis incapable de me concentrer complètement sur ses paroles. Une bourrasque d'air souffle sur mon visage et me glace totalement, je recommence à trembler.

"Je me sens... Vraiment très mal..."

Tout tourne, mon corps bascule sur le canapé, ma tête ne me fait plus mal, j'ai chaud... Soudain tout est noir.

"Je me sens... Vraiment très mal..."

Que faire ? Comment réagir ? Elle tombe allongée sur le canapé...mince. Que faire ? Je suis livré à moi même avec elle. Si j'appel le médecin et qu'il la et en examen...c'est là qu'ils lui injecte ce vaccin. Je ne peux pas lui faire ça. Je pose une main sur sa joue, elle a chaud. Rapidement je mes des glaçons dans un gant de toilette et lui applique doucement sur le front après l'avoir allongée sur le dos.

"Réveilles-toi...aller..."

Mon téléphone sonne, l'appel ! Ils ont sûrement finit par m'appeler. Je décroche, effectivement c'est lui. Je m'excuse et parle affaire avec lui pendant que je m'occupe de la demoiselle. Ce n'est pas le moment de te perdre entre tes deux actions Chris...me voilà complètement disparu. Si elle se réveille et qu'elle voit ça elle va retomber raide. Mais comment réapparaître ?

Je valide ma décision pour le contrat avant de raccrocher et poser mon téléphone sur la table basse juste à côté de moi. Une petite table à la fois moderne et ancienne, un mélange que seuls les artistes connaissent et je me sens étranger à tout ça. Je la regarde, suppliant qu'elle se réveil vite. Je me sens mal pour elle, une pluie fine tombe dehors.

Je reprend doucement connaissance et ouvre mes yeux, je ne reconnais rien... Je ne suis pas chez moi. Je me redresse lentement... Il n'y a personne, du moins je ne vois personne.
C'est alors que je me souviens du jeune homme, je suis dans son appartement. Un gant de toilette avec des glaçons presque entièrement fondus me tombe sur les genoux, ma tête est glacée. Il a surement dû remarqué ma fièvre. Mon regard le cherche sans succès, soudain je me souviens de l'avoir vue commencer à disparaître.

"Vous êtes là mais je ne vous vois pas... Peut-être ne savez vous pas comment réapparaitre ?"

Ma tête me fait moins mal, en revanche je tremble toujours autant. Visiblement je suis bien tombé malade, il faut absolument que j'appelle mon manager...

"Vous êtes là mais je ne vous vois pas... Peut-être ne savez vous pas comment réapparaitre ?"

Je l'enveloppe dans une serviette, elle est tombée malade mais à l'air d'aller un peu mieux que lorsqu'elle est arrivée ici. Je vais mettre le gant de toilette dans l'évier les glaçons commencent doucement à fondre, ça doit lui faire tout drôle de voir des choses "voler". Je reviens près d'elle, j'aurais mis du temps à répondre.

"Non, en effet je l'ignore."

Mon sentiment de peur, de vulnérabilité et d'impuissance passe doucement et me laisse réapparaître. Non je ne contrôle rien, seul mes humeurs les contrôles et ce, depuis bien longtemps. C'est ce qui me gène, rien contrôler par ma volonté. Je suis contrains à me battre pour contrôler une chose qui ne peut se dompter : les humeurs et sentiments. La pluie dehors cesse également, me voilà revenu entièrement, debout devant elle. D'un mouvement de tête je remet ma mèche en place puis la regarde, un peu inquiet de son état et de sa santé. Elle ne va peut être pas pouvoir repartir sans s'effondrer de nouveau.

"Vous allez mieux ?"

Une serviette vole et m'enveloppe, j'en déduis que ma supposition était correcte. Il est bien présent, mais invisible. Le jeune homme invisible récupère le gant et s'éloigne. Quelques instant après, je l'entend.

"Non, en effet je l'ignore."

Je le vois réapparaitre doucement, il se tient debout devant moi. D'un mouvement de tête il replace sa mèche, ce que je fais alors machinalement à mon tour puis grimace légèrement en m'en apercevant.

"Vous allez mieux ?"

"Un peu, merci de me demander..."

Je regarde l'heure sur ma montre et pense alors à voix haute.

"Oh non, il est trop tard pour appeler le manager... Je vais avoir des problèmes à l'agence demain..."

C'est alors que je réalise et pose ma main sur ma bouche... Pourquoi faut-il toujours que je fasse des gaffes ?

"Un peu, merci de me demander..."

Elle regarde l'heure sur ma montre qu'elle porte à mon poignet.

"Oh non, il est trop tard pour appeler le manager... Je vais avoir des problèmes à l'agence demain..."

Elle pose sa main sur sa bouche, comme si elle avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Trouver une solution pour elle...réfléchissons.

"J'irais pour vous demain, donnez moi l'adresse et l'heure d'ouverture je préviendrais de votre absence. Je ne fais rien demain vous pouvez compter sur moi."

Trop bon avec les gens mais elle n'est pas comme ceux qui m'ont trahis, elle n'est pas comme eux, elle n'est pas comparable, je ne peux pas la placer dans le même panier ça non. Je suis prêt à le faire pour elle, et en ce moment même je me sens plus proche d'elle que de n'importe qui de mon présent ou de mon passé. Même quand j'étais avec mon meilleur ami.

Mais pourquoi accepterait-elle ? Encore une fois, elle ne me connait pas. La confiance peut-elle s'accordée si facilement ? Je sais bien que la réponse est oui, mais pour elle ?

"J'irais pour vous demain, donnez moi l'adresse et l'heure d'ouverture je préviendrais de votre absence. Je ne fais rien demain vous pouvez compter sur moi."

Pourquoi ferait-il ça pour moi ? Il semble de vraiment se soucier de mon état de santé...
Je fronce les sourcils et entre dans un moment de réflexion plus approfondit. J'aimerais lui dire de ne pas se déranger pour ça, je ne dois faire confiance à personne... Mais dans ce cas pourquoi suis-je chez lui et non chez moi ? Serait-ce le fait de le savoir dans le même cas que moi qui me rassurerait ? Qui me dit qu'il ne me ment pas pour ses pouvoirs et qu'il ne me plantera pas un couteau dans le dos ?... Non, je deviens parano' là...
Ma tête recommence à me faire mal, je réfléchis trop.
Je lui donne alors l'adresse de l'agence.

"Elle ouvre à 6h du matin"

Stupide instinct... Un jour je finirais par en payer le prix fort.

Je m'assieds près d'elle et quelques instants de réflexion plus tard, elle me donne l'adresse. Que je note sur mon portable posé à côté d'une petite pile de plusieurs porte-vues, un glisse et s'ouvre laissant paraître les photos de ma dernières séance dans mon pays natal. On m'en a fait une copie sous ma demande. Je repose ce qu'ont pourraient désormais appeler un ordinateur de poche.

La technologie de nos jours ne m'impressionne même plus tellement qu'elle évolue. Et pas de la manière la plus noble qui soit. Juste pour l'argent. Tout marche par argent. Et la technologie est une véritable industrie qui contribue au système.

"Elle ouvre à 6h du matin."

Je n'ai plus qu'à mettre mon réveil pour être à l'heure à l'agence. Elle doit sûrement se demander pourquoi elle vient de m'accorder une telle confiance. Je la regarde d'un air rassurant.

"Tu peux rester dormir ici pour cette nuit. Bien sûr rien ne t'y oblige."

Suis-je inconscient ? Laisser une inconnue dormir ici. Que va-t-elle répondre à cela ?

Il note l'adresse sur son portable, des photos de lui s'échappent d'un porte-vue qui vient de tomber. Il fait du mannequinat ?
Je lui donne l'horaire d'ouverture de l'agence. Je le regarde... Son regard me rassure.

"Tu peux rester dormir ici pour cette nuit. Bien sûr rien ne t'y oblige."

Je le regarde toujours, surprise. Dormir chez lui ? Il ne me connait pas, je ne le connais pas non plus... Nous sommes des inconnus, pourtant il me propose cela ? ça semble louche... Ah, mon côté parano' revient. Mais que dois-je écouter ? Ma conscience qui me dit de décliner la proposition, ou bien mon instinct qui me dicte de rester chez lui pour la nuit. Mes mots de tête reviennent d'assaut, un gros coup de fatigue s'abat sur moi. L'instinct triomphe de nouveau, mais celui-ci accorde trop de confiance à ce jeune homme à mon gout.

"J'aimerais être capable de refuser la proposition pour ne pas abuser de ta bonté, mais mon état actuel ne me permet pas de la décliner"

Mes yeux se ferment presque, la fatigue commence à remporter la bataille contre ma volonté de resté éveillée. Je n'aurais pas pu rentrer... Mes pouvoirs me font peut-être défaut mais mon instinct ne m'a toujours pas trahis.

Elle regarde la pile de porte-vues sur la table basse, je tourne mon regard à ce niveau également. Un à glissé et c'est ouvert.

"J'aimerais être capable de refuser la proposition pour ne pas abuser de ta bonté, mais mon état actuel ne me permet pas de la décliner."

Je comprend parfaitement sa position, si elle pouvait elle aurait bien sûr refusé. Pourquoi rester chez un inconnu dont elle ne connait même pas le nom ? Personne ne ferrais ça si son état lui permettais, d'autres serraient partit et s'effondreraient dans la rue. Je la regarde, ses yeux se ferment la fatigue remporte sur elle. Elle me tutoies peut être à cause de la fatigue, mais ce n'est pas grave. Je préfère tutoyer les gens.

"Viens je vais te montrer où tu vas dormir pour cette nuit. Et pour ce que tu as vue, je fais du mannequinat et je pose comme model. Demain matin je me réveil tôt alors autant que tu sois dans la chambre."

Je tends ma main vers elle pour l'aider à se lever et la soutenir pour la conduire dans ma chambre. Elle va peut être s'effondrer de fatigue sur le lit mais elle dormira sur quelque chose de bien confortable. C'est une invité, et qui plus est, malade à cause de moi.

"Je m'appel Chris."