La nature et la technologie peuvent faire bon ménage ▽ Avec Jesse Barret

Me voici enfin de passage à l'Institut Xavier, cela faisait bien longtemps que je n'y avais pas été... En réalité depuis le jour où j'en étais partie après ma convalescence. Cela n'était dû à un quelconque mal-être cependant, très loin de là : qui n'aimerait pas, en tant que mutant, un endroit où tous étaient acceptés ? Non, tout cela était juste dû au fait que je ne me sentais pas capable d'intégrer un groupe aux idées bien arrêtées, au moins pour le moment. Non, je n'avais pas assez de "vécu" pour être sûre d'y être bien, d'autant plus que j'avais encore bien du mal avec les humains sans pouvoirs. Les seuls que je me souvenais étant Stryker et les autres, il semblait logique que je m'en méfie, non ? J'étais prête à accepter qu'il y avait des exceptions, mais me battre pour cette très faible minorité... Je n'étais pas encore assez altruiste pour cela, mais je ne souhaitais pas forcément la détruire malgré tout, comme la Confrérie.

On m'avait cependant bien précisé que je pouvais revenir en paix, si l'envie me prenait... et elle m'avait prise, au moins le temps de quelques heures. J'aimais la paix que dégageait les jardins, même si du monde pouvait y circuler, c'était même ici que j'avais passé le plus de temps. Je n'y étais que rarement dérangée, ou je ne l'étais que par des personnes que j'avais finies par apprécier, avec le temps, de cette chose à la fois si simple et si compliquée qu'était l'amitié. J'étais arrivée ici dans un état totalement dépressif, mais cela était derrière moi maintenant... du moins, je le supposais. Je me sentais plus forte, plus froide certes mais bien mieux qu'à mon arrivée... chose facile à atteindre.

Transformée en louve, comme souvent, je savais que ceux qui m'avaient connu me reconnaîtraient aisément, mais que les autres me viendraient pas forcément me déranger. Après tout, avec ma fourrure noire assez épaisse était bien visible sur le banc gris où je m'étais mise en boule, et je profitais tranquillement du soleil pour me détendre doucement. En ville, j'étais généralement tendue de par toute l'animosité anti-mutante, mais là... être soi-même valait largement le coup.

La nature et la technologie peuvent faire bon ménage ▽ Avec Jesse Barret

J'aimais sentir le soleil sur mon dos, et j'appréciais encore plus cela sous forme animale. Peut-être parce que je n'avais pas assez profité de ce genre de petit moments de détente jusqu'à ce que je sorte de chez Stryker, je ne savais pas vraiment. Dans ce genre de situations où je ressentais des impressions de déjà-vu sans savoir pourquoi, je regrettais ne pas finalement avoir retrouvé la moindre trace de mon passé. Tout reconstruire d'un vide complet aurait presque été plus simple finalement, et là était le seul moment où je regrettais cette perte définitive. C'était aussi ce genre de choses qui faisait que je ne me sentais pas encore totalement intégrée à la société, capable de me mêler à un groupe sans aucune appréhension. C'était certainement aussi pour cela que je sentis une présence pourtant discrète dans mon dos et que je rouvris les yeux tout en me tournant vers celui qui m'observait.

C'était un jeune garçon qui s'approchait doucement, avec un robot à ses côtés. Sa question aurait pu être intéressante si nous étions ailleurs que dans un des repères mutants les plus célèbres de ces derniers, mais ce n'était qu'un gosse, je n'allais pas lui en vouloir pour cela. A ce que j'en savais, les enfants posaient souvent tout ce qui leur passait par la tête sans réfléchir, ils étaient faits comme cela, alors... Il semblait réfléchi en tout cas, plus que d'autres de son âge, paradoxe assez saisissant par rapport à ma réflexion précédente. Il attendait en tout cas, certainement en quête d'un signe soit animal, soit de ma nature mutante, au choix. Soupirant intérieurement, j'utilisai donc mon pouvoir pour redevenir humaine en quelques secondes.

Me redressant pour être plus présentable (donc assise), je remis en même temps mes longs cheveux noirs et défroissai ma longue robe de la même couleur, les vêtements n'appréciant que rarement mes transformations. Je regardais avec une certaine curiosité ce gosse mutant, me demandant comment il avait déjà vu atterrir ici aussi jeune.

C'est rare de voir des enfants si jeunes à l'Institut. Tes parents sont mutants eux aussi ?