Autour de Moi les Fous [Tristan Gabriel Troy]

Le soleil déclinait peu à peu au loin. Il faisait toujours aussi bon, malgré la chaleur qui se dissipait. Les promeneurs rentraient peu à peu, le parc se vidait. Un parc simple, rien de bien tape à l’œil, commun. Zoey, n’appréciant pas la foule, ne la supportant même, n’avait accepté d’accompagner sa grand-mère qu’à cette condition. Inutile d’espérer mettre les pieds à Central Parc en sa compagnie. Malgré la nature qui l’entourait, la flore qui s’épanouissait devant elle, la petite brune n’avait pas quitté ses écouteurs, regrettant de ne pas pouvoir écouter le doux chant des oiseaux mais préférant éviter toute voix confuse qui n’aurait su tarder si le lien avec la musique avait été coupé. Anieta maugréait, la vieille Russe passait tous les caprices de sa petite-fille, même celui-ci. Elle avait du mal à la comprendre. Pire, mentait pour elle lorsque les parents de la demoiselle lui demandaient où en était le traitement. En vérité, l’enfant ne voyait plus aucun docteur depuis son arrivée à New York. Elle ne s’en portait pas plus mal.

Un écureuil s’arrêta non loin des deux femmes. Il observait, surpris, ces deux spécimens bipèdes. D’ordinaire, peu foulait son territoire à une heure si tardive. Ils rentraient à grandes enjambées dans leurs tanières, retrouvant leur civilisation habituelle. Il les scruta du regard. Une image attendrissant de cet animal confronté à deux humaines. La vieille femme tendit la main pour caresser le pelage feu du rusé mais pas fou, le mammifère ! Il alla rejoindre son arbre, escaladant l’écorce avec une facilité déconcertante.

- On y va, Zoey ?
- Rentre toute seule, Babushka. Je vais rester encore un peu par ici. Je te rejoins bientôt.

Elle fit un baiser sur la joue de sa grand-mère et continua sa promenade, seule, pendant que la vieille femme aux cheveux grisonnants avait déjà tourné les talons, pressée de rejoindre ses fourneaux.
Zoey ne parlait pas couramment russe mais à force de vivre avec sa grand-mère, elle connaissait quelques mots, quelques phrases. Rien de bien élaboré. Des mots simples comme celui qu’elle avait prononcé. C’est ainsi qu’elle nommait sa grand-mère.

Les arbres s’étendaient par centaines, protégeant la demoiselle de leur ombre. Elle alla se réfugier sous l’un d’entre eux. Fesses posées sur l’herbe, elle était bien ici. Elle avait vue sur l’ensemble du parc – pas bien grand – et voyait que tout le beau monde était rentré chez soi. Quand la nuit tombe, les démons se réveillent.
La musique était toujours dans ses oreilles. Elle ne faisait même plus attention à ce qu’elle écoutait. C’était ça ou vivre un cauchemar permanent. Elle préférait encore la compagnie de ses groupes de musique plutôt que celle de ces voix lancinantes, éreintantes, qui l’épuisait. Elle ignorait si la solution de sa grand-mère avait été la bonne : arrêter toute forme de traitement. Elle vivait mieux ainsi, moins stressée mais les voix étaient toujours là. Anieta était la seule personne qui ne la croyait pas cinglée. Tout le monde lui avait tourné le dos. Même sa grande sœur. Elle n’arrivait même pas à leur en vouloir. Elle était juste déçue par leur comportement.

Une ombre se profilait au loin. Elle cligna des paupières. Un homme assez grand, imposant. Elle n’était pas seule dans cet endroit. Elle ôta un écouteur. Rien. Aucune voix. Du moins pour le moment. S’ils n’étaient que tous les deux, il ne devrait pas y avoir le moindre danger. Elle ôta l’autre. Dans la vie, il faut savoir prendre des risques sinon elle ne vaut pas la peine d’être vécue. Se terrer chez soi avec pour seul souci celui de sauver son postérieur ? Très peu pour elle.

- Bonjour, lança-t-elle à la dérobée. Faut croire que je ne suis pas la seule à traîner dans les parcs alors que la nuit tombe.

Elle adressait la parole à un parfait inconnu. Elle n’allait tout de même pas lui jeter du sang. Sa voix s’était faite chaleureuse, amicale. L’homme pouvait tout aussi bien passer son chemin, n’ayant que faire de cette gamine faisant des politesses. Un bref coup d’œil à sa montre lui informa qu’il n’était pas si tard que ça. Elle pouvait très bien se permettre de rester encore un peu ici. Peut-être en charmante compagnie, qui plus est ?

deux semaine voir trois s'étaient écoulées suite à cette étrange rencontre. Naturia, elle s'appelait ainsi. Une jeune femme dont il ne parvenait pas à se l'oter de son esprit. Nuit et jour, elle le hantait. Ses mots lui résonnaient dans ses pensées, son visage restait encré en sa mémoire. IL avait essayé de se la sortir de la.. En vain, elle occupait tout son être.. Deux ou trois nuits, il en dormait plus. Il repensait à leur discussion, à la façon dont les choses s'étaient déroulées, à son comportement, à sa vision propre de voir le monde, et surtout à son merveilleux don. Elle devenait une véritable obsession pour lui. De toute sa vie, jamais il s'était autant accroché à une personne. Il en fut très heureux,mais très vite ses sentiments l'effrayèrent. L'amour, l'amitié ou autre lui renvoyaient de très mauvais souvenirs. Jadis, il aimait sa mère, ses amis et son parrain.. A sa grande peine -hormis Sirius-, tous l'avaient rejeté, hait en apprenant sa mutation. Sans hésitation, ils lui avaient tourner le dos au moment ou il avait le plus besoin d'eux.. Faire confiance après cela ? Un très grand mot pour tristan ! Il s'était renfermé sous cette froide apparence, sous son asociabilité.

Depuis le soir où il était enfuit de son asile, il s'était juré de ne plus accorder sa confiance à qui que ce soit.. Dans ce cas la, pourquoi les choses étaient elles si différentes avec Naturia ? Ce fut bien cette question qui le torturait.A part cela, les 21 derniers jours n'avaient pas été de tout repos : Les cours à l'institut, la mission périlleuse et de diverses complications entravaient sa tranquillité d'esprit. La confrérie, les x mens, ses pouvoirs, les anti mutants, les humains, ca faisait beaucoup trop pour lui. Il s'autorisa alors de faire un breck. Il avait besoin de se reposer, de prendre du recule et de se divertir.

Par chance, Sirius avait posé des vacances à cette période là. Il avait fait une lettre à l'institut, annonçant la pause de l'enfant des ténèbres. Sans rentrer dans les détails, il était parvenu à obtenir leur accord pour le reprendre un certain temps avec lui. Au court d'un après midi, ils s'étaient donnés rendez vous au centre ville. La, ils avaient visité un autre musée : Le musé des arts contemporaine. Tout c'était bien passé, ils en sortaient satisfaits et enrichis de ces nouveaux savoirs. Afin de le sortir de son mutisme, Sirius lui demandait souvent son avis sur telle ou telle chose..

Le jeune homme aux cheveux d'or lui répondait, arrivait ainsi à construire une bonne et longue discussion avec son parrain. Parler avec lui, lui fit du bien, il retrouva son sourire en oubliant ces tracasseries. Le portable de Sirius se mit a sonner, il décrocha. Son épouse qui lui demanda de faire quelques achats pour le repas du soir.. Un hochement de la tête, Gabriel le regarda s'éloigner au loin. Dans le parc, il continua à se promener. Tout seul, il repensa à cette bonne après midi, aux merveilles du musé et.. Contre toute attente, Tristan marcha sur un.. Objet dont la forme laissait clairement à désirer. Une saucisse en plastique ressemblant à un sexe ? Intrigué, il se baisse pour le ramasser, appuya sur un petit bouton.. Oh.. Que.. ca vibre ?? Hm.. Il l'observa dans les moindres détails, s'amusa à le faire tourner dans tous les sens. Il ne connaissait ni la véritable utilité de la chose, ni l'instant ou on devait l'utiliser. Ce qui n'empêcha pas une sale idée de germer dans son esprit : vous ne rêvez pas, il projetait bien de l'utiliser contre son parrain. Au moment ou il s'y attendrait le moins, il le placera sur sa chaise ou sur son fauteuil et.. Voici un remake de la blague du coussin péteur ! Oui de temps en temps, il lui en faisait voir des vertes et des pas murs.. BLAGUES DE MERDE !?!

Et pour les rares fois ou il en faisait, elles étaient souvent de très mauvais goûts. De façon, il n avait plus rien à perdre ! A ce niveau la, il avait déjà touché le fond. Cependant et pour couronner le tout, il ne s'imaginait pas que sa farce allait prendre une telle ampleur .. A l'inverse de lui, Sirius en saurait beaucoup plus sur cet objet ! Avec ça, il aura de meilleures raisons pour se moquer encore plus de lui.. . Euh comment dire.. Sans s'en apercevoir, l'enfant des ténèbres avait un sexe toyz dans les mains.. S'il l'avait su, en aucun cas il aurait continué à l'exposer à la vue de tous.

« Bon.. .Bonsoir.. euh... oui, je me .. balade »

Coupé dans l'élaboration de son plan foireux, Tristan trésailla à la vue de cette jeune femme.. Sortie de nul part, elle commençait à entamer une conversation avec lui.. Alors qu'ils ne s'étaient jamais vu au paravant ? Perplexe, il arrêta de jouer avec son trucs, haussa un sourcil.

« Euh.. avez vous besoin de quelque chose en particulier ? »

finit par lui demander avant de faire tomber son objet.. Il s'avança vers la jeune femme, se pencha pour le ramasser. En se relevant, il effleura sa peau.. très douce et très chaude au passage..

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