Je me suis retrouvé dans un jardin [Lucylia Chelse]

Perdu dans mes pensées j'avance. Je sors d'un contrat dont j'ai pu garder les vêtements...franchement merci, mais j'aurais pu m'en passer, je suis à pied et maintenant je dois traîner un sac avec moi. Juste un mot : génial. Ce n'est pas du tout pratique. Dans ce métier j'en ai vue des choses.

Je regarde autour de moi, tiré de mes pensées : je suis dans un grand jardin...un jardin ? Comment j'ai atterri ici moi ? Je m'arrête et observe. Puis soupire. Léger coup de tonnerre accompagné de l'éclaire mais sans pluie. Mes pouvoirs ne sont pas discrets ça c'est certains. Surtout que je ne les maîtrisent pas, donc on peut dire qu'ils sont vraiment voyant. Mais il faut que je me calme, pas de pluie aujourd'hui c'est hors de question.

Trouver la sortie, comment je vais faire moi ? Me perdre dans mes pensées ? ça m'énerve. Coup de tonnerre accompagné de l'éclaire. Faut que je me calme.

Mon portable sonne, je décide de le laisser sonner dans ma poche, décidément j'ai le droit de gagner un prix pour ma discrétion ! Je recommence à marcher, là oui je suis perdu. Je vais bien finir par croiser quelqu'un de toutes façons.

Lucylia était assise sur les grandes marches de la porte d’entré, un coude appuyé sur son genou, le poing contre la joue et un livre à la main. Il s’agissait d’un poème The Raven par Edgar Poe, l’un de ses préférés en faite. Alors qu’elle était plongée dans sa lecture, elle entendit un battement d’aile qui lui était familier, cela lui fit lever les yeux de ses pages pour observer son oiseau qui descendait doucement pour finalement se poser sur son épaule :
-Qu’y a-t-il Cheshire ?
« Le temps … N’est pas normal … »

En effet, elle entendit un coup de tonnerre … Un orage ? Alors qu’il faisait beau cinq secondes avant ? Comme tout ça n’était pas très normal, elle referma son livre et se leva, son compagnon restant fermement posée sur elle. Sa curiosité la poussait une fois de plus à vouloir découvrir ce qu’il se passait, elle envoya donc l’animal au plumage sombre survoler les environs pour comprendre.

En attendant que son ami lui fasse signe, elle se mit à marcher un peu en se répétant les paroles de son poème. Finalement Cheshire poussa un puissant croassement en tournant au dessus de l’intrus qui se trouvait dans le jardin. N’attendant pas une seconde, Lucylia prit le chemin que lui indiquait son partenaire, marchant d’un pas serein mais toute fois légèrement rapide. Quand elle fut non loin du jeune homme, le Corbeau s’arrêta de tournoyer pour revenir sur son épaule. Instinctivement, la jeune femme demanda en arrivant face à l’inconnu tout en câlinant son oiseau sous son bec noir :
-As-tu besoin d’aide ?

Alors que je marche lentement, je vois une jeune femme arriver vers moi, un corbeau sur son épaule. Je ne la connais pas, comment quasiment tout le population ici. En même temps il n'y a rien d'étonnant puisque je viens d'arriver.

-As-tu besoin d’aide ?

Ah ça oui en effet j'en ai besoin. Je m'arrête, et la regarde dans les yeux. Encore cette manie de lire à travers le regard des gens. Toujours et encore je l'aurais et ceux pour longtemps. Je ne cherche pas à la détailler juste à regarder ses yeux, j'aime avoir le regard plongé dans ceux des autres.

"Oui en effet. Vous posez la bonne question je dois dire. Je ne sais pas comment sortir de ce jardin, j'aimerais rentrer chez moi et surtout ranger le contenu du sac."

Elle n'a pas besoin de savoir ce qu'il y a à l'intérieur même si ce n'est que des vêtements, et je n'ai pas à parler plus que ça. Je ne la connais pas, c'est vrai, je ne peux pas lui faire confiance. Je ne sais pas non plus comment elle réagit, je ne sais absolument rien. C'est ça quand on est face à des inconnus et j'ai appris à me tenir face à eux. L'adaptation est quelque chose qui s'apprend et qui se maîtrise avec le temps. Je soutiens toujours mon regard, attendant une réponse voir une aide.

Le regard de Lucylia descendit aux pieds du jeune homme et remonta jusqu’à son visage pour qu’ensuite un sourire étrange vienne se dessiner aux coins de ses lèves. Sa main glissa alors du cou de son compagnon à plume jusqu'au dessus de sa tête, masquant ses yeux. Le corbeau frotta alors son bec contre la joue de sa maîtresse avec douceur pour ensuite se dandiner sur ses pattes. Après ces quelques caresses, la demoiselle répondit d’un ton amusé :
-Tu peux me tutoyer, tu sais.

L’oiseau noir s’envola ensuite dans les airs et la jeune femme regarda les alentours … Comment pouvait-on se perdre ici ? Posant un instant ses mains sur ses hanches, elle tourna cette question plusieurs fois dans sa tête puis dit à l’inconnu en commençant à marcher :
-Bon, je vais te reconduire à la sortir, suis moi.

Cheshire les suivait d’en haut , il planait doucement sans faire vraiment trop de bruit, battant simplement des ailes de temps à autre. Lucylia, elle, marchait d’un pas tranquille, presque sautillant, une mélodie lui trottant dans la tête. Finalement, elle joignit ses mains dans son dos, ralentit son pas jusqu’à s’arrêter et pivota pour s’exclamer en tendant la main au jeune intru avec un doux sourire :
-Au faite, moi c’est Lucylia, Lucylia Chelse et toi ?

-Tu peux me tutoyer, tu sais.

Non, le respect du vouvoiement est primordial pour moi envers quelqu'un que je ne connais pas. Elle regarde autour d'elle avant de commencer à marcher.

-Bon, je vais te reconduire à la sortir, suis moi.

En silence, je la suis tenant le sac dans ma main gauche. Je regarde et observe ses manières, sa façon de marcher puis je lève légèrement et doucement la tête. Le corbeau vole au dessus d'elle. Elle ralenti et s'arrête, j'en fais de même, elle pivote vers moi et je plonge mon regard dans le sien, elle me tend la main.

-Au faite, moi c’est Lucylia, Lucylia Chelse et toi ?

Je serre la sienne dans la mienne, doucement. Je la regarde toujours dans les yeux, même en lui saisissant ou en lui parlant.

"Chris Cooper."

Anglais d'origine, je n'ai pas le même accent qu'un américain. L'Angleterre ou l'Amérique ? Qu'elle importance. Je relâche sa main, une réponse courte vaut mieux que de grandes paroles dans certains cas.

Le jeune homme lui sembla … Un peu … Froid … Mais ce genre de comportement, elle en avait l’habitude. Se retenant de toutes remarques, elle esquissa un sourire et se remit à marcher. Son corbeau avait disparu on ne sait où, sûrement partis récolter on ne sait quels secrets. Sans s’arrêter d’avancer, lui tournant le dos car la distance qu’ils mettaient entre eux la dérangeait, Lucylia finit par lui demander :
-Comment as-tu fait pour te perdre ici ?

Après, il est vrai que cela faisait environ quatre ans qu’elle était à l’Institut et elle n’y était pratiquement jamais sortie, cela pouvait expliquer le fait qu’elle connaissait les lieux dans ses moindres recoins et qu'elle s’étonnait toujours quand quelqu’un ne les connaissait pas. Un peu égoïste comme façon de penser peut-être … Bref, elle leva les yeux vers le ciel, le temps semblait calme, plus calme que tout à l’heure en tout cas … Comment … ? Comment un orage avait-il pu éclater d’un seul coup ?

L’idée que ce Chris qui la suivait puisse être un mutant la fit rire intérieurement, s’il en était un, il n’était pas discret du tout. Ils arrivèrent enfin au bout du jardin, lentement, la demoiselle se remit face à l’intrus qu’elle fixa dans les yeux avec une intensité soudaine, faisant un léger mouvement de tête en direction de la sortie, elle dit avec un sourire :
-C’est par ici que tu dois passer, pour le reste, je pense que tu sauras te débrouiller, tu es un grand garçon, n’est-ce pas Chris ?

Peut-être le cherchait-elle un peu mais elle n’appréciait pas les personnes froides comme lui, cela lui rappelait son adolescence passée en Russie.

-Comment as-tu fait pour te perdre ici ?

Je m'abstiens de tout commentaire, me contentent de la suivre. Le corbeau n'est plus là. La distance entre nous est suffisante, elle doit rester. Je ne peux faire confiance qu'à peut de personne. Elle semble regarder le ciel, un orage de ce temps c'est sûr que ce n'est pas discret. Elle s'arrête et se retourne vers moi, d'un mouvement de tête je replace ma mèche.

-C’est par ici que tu dois passer, pour le reste, je pense que tu sauras te débrouiller, tu es un grand garçon, n’est-ce pas Chris ?

Je lui sourit et tend ma main vers elle.

"Merci. Comme explication je pourrais juste vous dires que je viens d'arriver dans cette ville. Je ne veux pas vous tutoyez pour des raisons propres, je ne veux pas vous vexer."

Ma main reste tendu vers elle, mes lèvres ont un léger sourire dessiné. Peu à peu je disparais sans le remarquer, parce que j'aimerais me faire petit, discret. Ma main disparaît. Idiot. Je la regarde toujours, laissant mon bras retomber le long de mon corps. Ce n'est visiblement pas mon jour. En réalité avec ces pouvoirs ce n'est jamais mon jour.

Lucylia allait lui prendre la main, heureuse de le voir enfin un peu moins silencieux et froid mais c’est à ce moment qu’il … Disparut ?! Même si l’action fut plutôt lente en vérité, la jeune femme fit un pas en arrière de surprise, ce n’était pas tous les jours qu’on voyait ça ... Quoi qu'ici ... C'était quand même quelque chose d'assez normal en faite ... De toute façon, elle en fut tellement troublée qu’elle demanda en Russe :
-Chto proiskhodit ? (que se passe-t-il ?)

Reprenant bien vite son calme, elle se racla un peu la gorge d’un air gêné en reprenant une allure détendue puis sourit en demandant à tout hasard :
-Téléportation ou invisibilité ?

C’est vrai qu’ici, on ne pouvait jamais être sûr de rien, les pouvoirs étaient multiples, si ça se trouve il avait en faite fait un saut dans le temps ou … il était devenu tout petit ? C’était ça le côté fun des mutations, on ne pouvait jamais être totalement sûr d’un pouvoir avant que son détenteur ne nous l’ait expliqué. En tout cas, une chose était sûre, si il pouvait disparaitre, c’était peut-être également lui qui déréglait la météo … Pas très pratique pour elle, cela perturbait les Oiseaux et de ce fait, rendait son contrôle sur eux plus compliqué ou du moins, plus fatiguant.

-Chto proiskhodit ?

Je ne comprend pas, est-ce du russe ? Je crois reconnaître la langue que j'ai entendu quelques fois quand j'avais été chez un "ami" russe.

-Téléportation ou invisibilité ?
"Invisibilité."

Je réapparais doucement, soupire légèrement, sourire en coin haussant les épaules. Je ne contrôle absolument rien, mais pourtant j'aimerais tellement les contrôler ça serait bien plus pratique. Dans mon quotidien, dans ma vie professionnel et peut être plus tard dans ma vie sentimentale. Mais je ne prend pas le temps d'essayer de les contrôler, et je ne trouve pas de solution quand j'y réfléchis.
C'est quelque chose qui m'échappe complètement, je le laisse transparaître dans mon regard.

"Vous l'aurez peut être compris, l'orage et l'éclair c'était moi. Quand je suis trop heureux et que je m'amuse vraiment il se met à faire une grosse chaleur. Vous comprendrez aussi maintenant que je ne contrôle rien et que ce n'est pas très pratique tout ça, également pourquoi je suis distant."

Pas très pratique tout ça … Bien que ces deux pouvoirs étaient vraiment utiles, ne pas savoir les contrôler les rendaient tout de suite beaucoup moins agréables. Pourtant ce n’était pas quelque chose d’extrêmement compliqué, juste une question de contrôle de soi ainsi que d’entrainements. Elle pencha la tête avec un air de réflexion, puis finalement, elle demanda avec un sourire amical :
-Pourquoi ne viendrais-tu pas vivre ici, à l’Institut ? Ils t’aideront à contrôler tes pouvoirs et tu seras avec d’autres personnes comme toi.

Cette scène lui rappela le jour où Stiles avait tout fait pour la convaincre de venir ici … Elle se demande encore comment il avait réussis. A l’évocation de ce souvenir, elle ne put s’empêcher d’avoir un très léger rire en venant glisser du bout des doigts une mèche de cheveux derrière son oreille. Cela faisait un moment qu’il ne lui avait pas envoyé de lettres … Elle s’inquiétait un peu d’ailleurs.

Bref, elle revint à Chris, après tout, sa proposition était sérieuse et importante. Un nouveau pensionnaire, elle n’était pas contre du tout, mais lui ? Voudrait-il vivre dans un endroit pareil ? Enfin … Là dans l’immédiat elle ne voyait aucun inconvénient à être ici mais ils devaient sûrement en avoir … Enfin … Elle ne savait pas … Tout lui aurait semblait mieux que là où elle vivait quand elle était encore en Russie.

Elle me regarde, un sourire amical vient se dessiner sur ses lèvres.

-Pourquoi ne viendrais-tu pas vivre ici, à l’Institut ? Ils t’aideront à contrôler tes pouvoirs et tu seras avec d’autres personnes comme toi.

Vivre ici ? Ah ça non, jamais.

"Non, je ne veux pas. Même si c'est pour contrôler mes pouvoirs. J'ai un travail et je ne veux pas le laisser tomber. Alors j'essayerais de contrôler mes pouvoirs seul si personne ne veut m'aider à la condition de rester ici."

Je ne sais pas si elle peut comprendre mais je lui sourit légèrement quand même. Une vie comme j'ai ça me conviens. Je ne veux pas être pensionnaire ou quoi que ce soit ici. J'ai également des contrats en cours que je ne peut pas lâcher. Vivre ici.
Je regarde le bâtiment. Non vraiment ça ne me dit pas, les écoles j'ai donné. Et que ce soit de n'importe quel type. s'ils veulent m'apprendre, je considère ce bâtiment comme un école et donc je n'irais pas.
J'enfonce ma main libre dans ma poche de pantalon, je la regarde une fois de plus dans les yeux.

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