De surprenante retrouvaille [PV Rigel]

Maëlesia, est-ce que je peux te parler ?

Comment te sens tu

Bien

Pourquoi cette question ?

Tu es la première qu’il se refuse de toucher, le savais tu ?

Tu dégages quelque chose, Maë. Je comprends pourquoi il a déchargé sa frustration en passant la nuit avec l’une de nous, si j’avais étais à sa place, j’aurais fais de même.

Que veux tu…

***

Je reviens, j’ai quelque chose à faire. Puis-je te laisser ici un moment ?

Bien sûr

Je reste ici

Ce fut un de mes compagnon de squat qui me réveilla aux aurores. Pas de la façon la plus délicate en plus, c'est vrai, j'aime tellement me faire secouer. Je grognais et ouvrait les yeux avant de reconnaître le coupable, c'était celui qui occupait la chambre d'à côté. J'étais à New York depuis quelques jours déjà et je logeais là, dans un immeuble abandonné et passablement miteux, occupé aussi bien par des sdf, des mutant et autres laissés pour compte. Un voisinage parfois convivial, parfois renfrogné, mais toujours atypique.

-Hey, aquagirl, rend toi utile, y'a eu un éboulement en bas.

-Vilstrom... Rectifiais-je en baillant.

Ça c'était typique, sous prétexte que j'étais une fille et que je manipulais l'eau, j'avais l’étiquette « aquagirl » sur la tronche. Je me redressais tout en me demandant ce que j'allais foutre au juste d'un éboulement. Pour mon voisin, j'étais mutante, j'avais donc simplement des capacités supplémentaire et il semblait penser qu'une grande force était du lot. Non mais je suis une croquette moi ! Une petite artiste en vadrouilles, frêle qui ne possède que le don de commander à l'eau. Bon, et je pourrais aussi arrêter le temps... si on me donne une clepsydre. Trêve de plaisanterie, je me levais et m'habillais en vitesse.

Encore hagarde je me retrouvais devant un pan du plafond qui bouchait la sortie de l'immeuble, un jour ce taudis allait se casser la figure sur la tête de ses occupant si on y prenait pas garde. Mon voisin et trois autres des résidant me regardaient en mode « bah alors, tu libères l'entrée ? ». Le me frottais les mains et attrapais la grande plaque la plus proche, avant d'essayer de la soulever dans un GROOOMMMPF très délicat... Sans que rien ne bouge. Je me tournais vers mon public, ils avaient l'air de s'attendre à ce que je me transforme en géant vert et musclé, j'suis pas Hulk moi !

-Je vous ai dit et redit, je n'ai pas de super-force. Maintenant que c'est un fait avéré, on va s'y mettre ensemble si vous voulez bien.

Il n'y a pas de plus grand pouvoir que le travail d'équipe, l'idée fut bien respectée, ensemble, nous parvînmes à déboucher l'entrée et même consolider le plafond. La matinée était donc bien avancée quand je quittais l'immeuble, mon sac contentant feuilles et aquarelles sur le dos, en quête d'un petit déjeuner. Je finis par m'installer dans une petite échoppe anglaise dont la décoration me rappelait la maison, où j'eus le droit à un vrai petit déjeuner et du bon thé, je ne pourrais hélas pas m'offrir ça tous les jours, mes économies n'étaient pas infinies. Je crois que j'étais nostalgique de la maison, moi qui pensais que partir serait simple. Je me disais que ça irait mieux une fois que j'aurais trouvé un travail et un vrai logement. J'étais partagée entre l'envie d'un peu de confort un peu plus conséquent que mon sac de couchage et la hantise de devoir me poser quelque part peut-être définitivement. Je touillais mon thé, perdue dans mes pensés, le regard dans le vague, avant que mes yeux ne tombent sur un visage connu. C'était Maëlesia Weels, je l'avais rencontré il n'y avait pas très longtemps, un peu avant mon arrivée à New York en fait. Étonnant de la voir là. En tout cas, je n'étais pas mécontente de voir un visage connu d'autant que quelque chose dans la présence de cette femme était très agréable. Je finis mon thé, payais et me levais pour aller la rejoindre.

-Bonjour Miss Weels ! C'est une surprise de vous voir ici ! Dis-je en souriant.

Voilà que je me retrouve seule, assise à une table à attendre le retour de mon mari. Mes pensés vagabondes, cependant, elle ne vont jamais loin bien longtemps. Ce que ma dit Loréa me revient en mémoire aussitôt, et je me pose de nouveau les mêmes questions : « Que faire dans une situation tel que celle-ci ? »
Je regarde en face de moi, sans vraiment voir les gens qui y sont. Les mains posées sur ma robe blanche, j’attends.
J’attends celui qui me retirera ma liberté bientôt, mais qu’y puis-je ? Devrais je fuir pour avoir une chance d’avoir ma propre vie ? Même si j’ai étais enlevée, je n’ai jamais pensé à cela. Cette homme m’aime c’est évident, et ma fuite pourrait faire beaucoup de mal aux filles avec qui je suis. Je m’y refuse et pourtant, je pourrais avoir tout ce que je souhaite vraiment… Ma vie à moi.
« Bonjour Miss Weels ! C’est une surprise de vous voir ici ! »
Je suis sortie de mes pensés par la voix d’une jeune femme, cette voix je m’en souviens très bien.
Un sourire éclair mon visage, et je tourne la tête vers elle pour pouvoir regarder ma nouvelle camarade. Rigel, une charmante jeune femme que j’au rencontré il y a quelques temps avant qu'elle ne s'installe à New-York.
– Rigel ! Quelle joie de vous voir ici !
Ce genre de rencontre a toujours était bénéfique pour moi en bien des choses. Pour commencer j’ai toujours aimé retrouver des personnes que j’ai connus. Beaucoup de mes rencontres reviennent me voir car il parait que je suis quelqu’un de très gentille. Ca, je ne peux le nier. Il est vrai que je suis très gentille, trop gentille selon Midnight l’une de mes futures sœurs épouses.
Que puis-je y faire ? C’est dans ma nature, tout simplement.
Cependant l’effet le plus bénéfique reste celui qui m’occupe les pensés pour me faire oublier ce qui me tracasse. Aujourd’hui, j’en avais bien besoin, je l’avoue.
– Oui, en effet c’est une surprise. Joseph mon futur époux à souhaité m’emmener à New-york, car il voulait faire une petite sortie en ma compagnie, et sans doute me parler… Mais il vient de partir à l’instant. Sans doute reviendra t’il plus tard, il m’a demandé de ne pas bouger d’ici.
Et la, mon esprit par de nouveau sur Joseph. Sa réaction d’hier soir envers moi, son attitude distante ce matin lorsqu’il est venu me chercher pour sortir en ma compagnie, son silence pesant lors de nôtre voyage dans cette horrible boîte à mort volante… Il m’a prit dans ses bras pour ça. Joseph sait que j’ai très peur, mais comment dire… Ces caresses étaient machinales, elle n’exprimait rien de ce qu’elle avait l’habitude de me faire comprendre. Pas de tendresse, d’inquiétude… Elle n’avait rien de rassurante, elle était juste là… Et ce silence… Pas de parole, rien qui puisse me rassurer, rien.
Et puis maintenant pendant nôtre sortie, les regards furtifs qu’il jette dans ma direction, son regard qu’il détourne pour ne pas croiser le mien…

Tout ça était incompréhensible ! C’était la première fois que cela arrive, il n’a pourtant jamais réagit de cette manière avant cela !
Non, il ne faut plus que j’y pense, je ne suis plus seule à présent
Je tente de m’en convaincre, et il s’avère que la chose et assez simple en réalité. Il suffit que je regarde Rigel pour oublier mes tracas. Il y à tellement de chose à apprendre sur cette jeune femme, son histoire, sa vie etc… Je l’avoue, j’ai toujours étais curieuse de ce genre de chose, car je suis incapable de me souvenir de la mienne. Si j’ai un père, une mère… Quoi que oui, la chose est logique. Cependant, je suis incapable de dire si je ressemble plus à ma mère qu’a mon père, si j’ai des frères ou des sœurs, ou j’ai vécu avant d’arriver dans ma famille d’accueil…
Si seulement j’étais capable de me souvenir de mon histoire moi aussi !
– Comment allez-vous Rigel ? Demandé-je aussitôt. Vous habitez ici à présent ? J’espère que tout ce passe bien pour vous.
J’étais sincère en posant cette dernière question. Si la jeune femme ne se sentait pas bien ici, je pourrais être très triste pour elle. Mais serais-je capable de l’aider pour autant ?

C’est en déjeunant que je me rendis compte que je m’étais blessée aux mains lors de ma tentative d’exploit matinal. Tout comme une super force, je n’avais pas non plus de capacités de régénération particulière, du coup, j’étais en train de méchamment me brûler les mains par dessus mes écorchure quand je reconnu Miss Weels. Si j’avais un instant eu peur de la déranger, je me rassurais bien vite, le sourire qu’elle m’adressa et la chaleur avec laquelle elle me salua en retour m’assura qu’elle était heureuse de me voir. J’en étais heureuse d’ailleurs, vu la façon dont nous nous étions rencontrés, j’aurais pu facilement passer à ses yeux pour le boulet de service. Je ne pouvais pas savoir, en la félicitant pour son couple en apparence harmonieux, que tout ça n’était que façade et que ça tenait plus du mariage arrangé que de réels sentiments. Je m’étais sentie particulièrement stupide, fort heureusement elle n’en avait pas tenu rigueur et le reste de la discussion avait été bien moins gênant, nous nous étions fort bien entendu. C’était quelqu’un de très doux et agréable, le genre de personne avec qui on se lie facilement et que, très vite, on lui souhaiterais tout ce qu’il y a de mieux au monde. Le fait que son futur époux l’ai amener à New York avant de la planter là avec pour seule instruction de ne pas bouger me révoltais. Zut quoi, c’est un être humain, pas une ornementation, ce n’est pas parce qu’elle est ravissante qu’il faut la voir comme un pot de fleur qu’on peut laisser à un endroit comme ça. Je cachais assez mal mon indignation.

-Charmant, très galant. Enfin au moins ça nous a permit de nous revoir, vous comptez faire quoi du coup ? On pourrait aller faire un tour ?

Il me semblais que ses journées étaient à peu près aussi remplies que les miennes ces derniers temps. Depuis mon arrivée en ville la seule chose un peu palpitante qui me soit arrivée était la rencontre avec un étrange homme boiteux et mon installation dans un immeuble abandonné, passionnant je vous dis ! Miss Weels me semblais soucieuse, un silence se prolongea quelques instant pendant lequel son regard se fit lointain, je n’osais la sortir de ses pensées. Je ne suis pas experte en relations humaines mais j’étais quasiment sure que le comportement de son fiancé devait jouer sur son inattention. Le silence fut enfin brisé, par elle naturellement, en me demandant comment j’allais ainsi que où je m’étais installée.

-Oooh ça va, j’ai trouvé un endroit où squatter un peu en attendant mais je vais bientôt devoir trouver quelque chose de plus convenable. Je devrais me débrouiller, même s’il n’est pas évident de trouver emplois et logement quand on ne peut pas fournir de certificat de normalité. Et vous ça va ? J’ai l’impression que vous avez quelques soucis.

Ouiiii je sais, ce n’était pas mes oignons, mais j’aimais bien cette jeune femme et l’idée qu’on manque de délicatesse envers elle m'énervais. Je n’avait cependant pas hésiter avant d’évoquer le fait que je soit mutante, c’était une personne bien, j’étais certaine qu’elle n’irait pas me rejeter à cause de ça. Depuis le temps, j’avais appris à reconnaître assez facilement les gens ouverts et ceux qui le prendraient mal.

« Charmant, très galant. Enfin au moins ça nous a permit de nous revoir, vous comptez faire quoi du coup ? On pourrait aller faire un tour ? »
Oh ! Pensé-je aussitôt. La jeune femme doit penser que mon mari est un grossier personnage, ce que laisse évidement penser les apparences. Cependant, j’ai eu tout le loisir d’observer l’homme avec attention. Me laisser seule ici n’est pas quelque chose qu’il fait habituellement, il doit avoir une urgence, ça ne peut être que ça !
Mon dieu, j’espère que personne à la maison n’a rien !
– Non Rigel, vous vous méprenez sur mon futur époux Joseph. Répondis-je avec un sourire des plus doux, celui-ci doit sans doute avoir des problèmes. Depuis quelques temps, il semble très mal, mais je ne sais pas comment faire pour l’aider.
De nouveau face à mon incompréhension et à mes incertitudes. Se pourrait il que je ne sois finalement pas assez bien pour mon futur époux ? Suis-je le nœud du problème ? Je ne sais pas comment réagir avec lui, comment faire. J’ai essayé de lui parler, mais il m’a gentiment répondu avec un sourire que tout aller bien et que ce n’était qu’un petit souci de rien du tout. Seulement ce souci semble lié à moi, mais je ne sais pas comment.
Ni quoi faire pour remédier à ça. Je reste de nouveau un moment comme ça silensieuse, perdu dans mes pensées puis je réalise de nouveau, que la jeune Rigel attend. Aussitôt, je lui réponds avec un sourire triste :
– Je suis sincèrement désolée, mais je ne peux pas bouger Joseph ma demandé de rester ici, je dois l’attendre…
Puis, je lui adresse un sourire plus chaleureux avant de terminer :
– Cependant, vous avez raison Rigel. Le départ de mon futur mari aura eu la merveilleuse conséquence d’être responsable d’une nouvelle rencontre entre nous et j’en suis heureuse.
J’observe Rigel avec intérêt. Son allure ne semble pas glorieuse, cependant je n’ai pas l’impression que la jeune femme aille mal. Bien sûr il est tout à fait possible que je me trompe, mais je ne crois pas que ça soit le cas du moins, je l’espère sincèrement.
« Oooh ça va, j’ai trouvé un endroit où squatter un peu en attendant mais je vais bientôt devoir trouver quelque chose de plus convenable. Je devrais me débrouiller, même s’il n’est pas évident de trouver emplois et logement quand on ne peut pas fournir de certificat de normalité. Et vous ça va ? J’ai l’impression que vous avez quelques soucis. »
La, je met ma main devant ma bouche, surprise. Pauvre enfant, obligée de vivre dans un endroit tel qu’un squatt, est t’elle seule ? La solitude est la pire des tortures, si seulement je pouvais l’aider ! Mais que puis-je faire exactement ? Demander de l’aide à Joseph ? Je n’ai pas d’argent, si seulement…
– J’aimerais tellement pouvoir vous aidez, dis-je avec sincérité. Peut être que mon mari pourrait faire quelque chose pour vous aidez, si vous le souhaitez. C’est un homme bon vous savez miss Vildstrom. Les apparences sont contre lui, mais c’est un homme tout à fait charmant, vraiment…
Je respecte un moment de silence, les yeux baissés, deux doigts devant la bouche. Si Jennifer m'a mère adoptive était la, elle me dirait que je ne dois pas intervenir dans la vie des gens comme ça. Ma proposition semble innocente, mais si Joseph ne pouvait pas l'aider ? Bien sur que oui Joseph accepterait, il aime aider son prochain mais son père... Lui, il me fait peur, je crois qu'il n'aimerait pas cette idée. Joseph écoute toujours son père, je ne veux pas que la jeune Rigel et des ennuis à cause de moi...
Je reste quelque seconde comme ça, puis je relève la tête et lui adresse un nouveau sourire doux :
– Ceux qui pensent que vous ne l’êtes pas son idiot Rigel. Ce qui fait de vous ce que vous êtes, ce son vos actes et non autre chose.
Je suis convaincu de ce que je dis. Qu’est ce que cela veut dire être normal ? Parce que l’on est différent, on est forcément anormal ? Un monstre pour certain ? Je suis certaine que les mutants ne sont pas des monstres, du moins pas tous. Non, aucun mutant n’est mauvais. Certains sont perturbés oui, mais pas foncièrement mauvais car il y à du bon en chaque personne, j’y crois moi !
– Oh, et bien oui ça va. Répondis-je simplement. Je me fais du soucis pour Joseph, moi, je n’ai besoin de rien.

Visiblement j'avais mal jugé l'époux de Miss Weels, en tout cas, elle tenta aussitôt de le défendre en m'assurant que je me méprenais sur son compte. Enfin bon, la première image qu'il donnait de lui ne le mettait pas vraiment à son avantage et je persistais à penser qu'un homme qui emmène sa femme en ville avant de la planter dans un coin en lui demandant de ne pas bouger, ce n'était pas très respectueux. Surtout le côté « pas bouger ». Le fait qu'il ait du s'absenter était une chose, ça pouvait arriver, il avait peut-être effectivement eu une urgence ; mais partir ainsi sans donner d'explication et ne pas laisser à une jeune femme la possibilité d'aller où bon lui semble, il m'était impossible de le défendre. C'était sans doute parce que j'avais toujours eu horreur qu'on me dise ce que j'avais à faire, c'était dans ma nature de refuser les ordres, surtout quand ça me dit de me tenir tranquille. Enfin Maëlesia devait être d'une nature moins rebelle que moi et ça ne semblait pas l'offusquer autant que moi. D'ailleurs elle ne voulut pas non plus aller faire un tour.

-Très bien, restons là alors.

Je n'étais pas trop contrariante non-plus, de toute façon ici ou ailleurs je n'avais strictement rien de prévu. Je lui donnais donc quelques nouvelles sur ma situation actuelle et mes difficultés à me trouver une place sans prouver ma « normalité ». D'autant plus difficile que je n'étais justement pas normale selon les critères communément admis. De toute façon même si je n'avais pas eu mes pouvoirs sur l'eau, je ne suis pas sûre que j'aurais été qualifié de normale pour autant, j'étais déjà atypique bien avant de découvrir que j'étais capable de commander l'élément liquide. En tout cas ma déclaration sembla choquer la belle jeune femme qui porta sa main à sa bouche, l'air stupéfaite. Je me demandais si c'était à cause de mon logement ou à cause de l'aveu que je venais de faire en indiquant clairement ma condition de mutante. La réponse vint immédiatement quand elle s'empressa de m'offrir son aide. C'était réellement une personne bien avec une âme bienfaisante, je me sentis touchée par sa sollicitude et m’empressai de rire pour détendre l’atmosphère.

-Oh non ce n'est pas la peine, je me débrouille. Et puis je n'ai pas besoin de grand-chose pour vivre. Bon c'est vrai que si vous m'aidiez à trouver un job j'en serais ravie, mais je ne veux surtout pas vous embêter avec mes problèmes. Je suis une grande fille, je m'en sortirais.

Sa réaction sur mon manque de normalité acheva de me faire rire. On avait beau dire, c'était justement mes actes qui ne plaisaient pas. Non seulement j’avais le malheur d'être mutante mais en plus j'avais l'audace de ne pas en avoir honte et de le montrer sans crainte. Je repensais à l'expression horrifiée des passants quand j'avais créé un magnifique dragon de pluie le jour de mon arrivée à New York. J'étais ce que j'étais, mes actes en témoignaient et, pour être honnête, j'adorais choquer les gens en leurs rappelant que tout le monde n'avait pas honte d'être diffèrent. Au fond, peut être que je me sentais un peu supérieure, la mutation a toujours été l'acteur de l'évolution. C'était un fait depuis l'aube des temps, c'était la mutation qui avait fait qu'un jour, un organisme unicellulaire avait décidé de complexifier son génome pour aboutir aux milliards de formes de vies actuelles. Nous étions dans une sorte de transition entre l'humanité ancienne et la nouvelle, j'étais juste un peu plus avancée sur le chemin de l'évolution que les humains dits normaux. Alors pourquoi me formaliser de leurs insultes et de leurs craintes ? Je préférais le prendre avec humour et un poil de provocation.

-C'est justement mes actes qui chiffonnent les gens justement. Mais bon, ce n'est pas comme si j'avais envie d'être normale non-plus. Je m'amuse largement plus telle que je suis !

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