J'ouvre doucement les yeux, je sens Chris à côté de moi mais vois trouble. Ma tête me fait horriblement mal. Je me souviens alors du message sur mon répondeur.

"Je dois partir... Ils vont venir..."

J'ai pensé à voix haute, une fois de plus... Mais quelle idiote. Je passe ma main derrière ma tête... J'ai une belle bosse. Ma vision devient plus nette, je regarde Chris qui tient un gant de toilette. Ca doit faire un moment que j'étais inconsciente. Je regarde mon portable, un frisson de dégout me parcourt le corps. J'ai peur d'y toucher, j'ai peur qu'ils rappellent. Dans mon regard il n'y a que de la terreur, je me met à trembler et me replie sur moi même. Pas devant lui Lee, dépêche toi de rentrer... Des larmes coulent, je ne peux pas les retenir. Pourquoi moi ? Pourquoi mes parents ? Qu'avons nous fait pour qu'ils s'acharnent autant sur notre famille ? Je n'en peux plus, je ne supporte plus. Je vais devoir recommencé à fuir, perdre mon travail, peut-être même changer de pays...
Je n'ose pas lever la tête vers Chris, je la laisse cacher dans mes bras. Je me sens si vulnérable, si impuissante, si... fragile. Je serais incapable d'agir, de réfléchir ni même de bouger une fois face à eux. Ils me tueront sans pitié comme ils l'ont fait pour mes parents. Si mes flammes ne m'ont pas consumées d'ici là. Peut-être que la téléportation me sauvera une nouvelle fois ? Peut-être que mes pouvoir me sauveront ?... Non, ils sont si imprévisible qu'ils pourraient conduire à ma perte en quelques secondes. Mes pensées se bousculent et pourtant je dois agir. A trop réfléchir je vais finir par me rendre folle. J'aimerais pouvoir parler de tout ça à quelqu'un, en étant sûre que cette personne ne risque rien à cause de moi et est digne de confiance... Malheureusement, même un simple passant auquel j'aurais demandé ma route pourrait devenir la cible de ces meurtriers. Si seulement cet enfer pouvait se finir...

"Je t'ai mis en danger... Pardon..."

Je m'en veux. Stupide instinct, par ta faute j'ai mis une fois de plus quelqu'un en danger... Quelqu'un à qui je commençais à m'attacher. Je suis un monstre...

Elle ouvre doucement les yeux, enfin.

"Je dois partir... Ils vont venir..."

Elle se replie sur elle même pleure, elle se cache et ne me regarde plus. Qu'est-ce qui c'est passé ? Qui ils ? Instinctivement j'ai envie de la protéger. Comme un meilleur ami être près d'elle. Cela va la bouleverser. Pourquoi je voudrais faire ça ? Pourquoi ?

"Je t'ai mis en danger... Pardon..."

Et c'est donc, par ses paroles, que, instinctivement je pose le gant et m'allonge près d'elle, je la prend contre moi frotte doucement son bras.

"Si je suis en danger c'est que toi aussi tu l'es. Alors je ne te laisserais pas seule face à ça."

Je m'entend juste prononcer ses paroles, comment je pourrais nous protéger avec des pouvoirs que je ne contrôle pas ? Je suis stupide mais j'aimerais être capable de le faire. C'est un grand défi que je me fais à moi même mais je ne veux pas la laisser. Comme un ami je veux être là pour elle. Je ne sais pas vraiment pourquoi et je ne sais pas non plus qui sont ses gens qu'ont vont arriver. Il va falloir se battre je le sais bien.

Il s'allonge à côté de moi et me prend contre lui, frottant doucement mon bras. Il n'a pas compris mes paroles ? Je ne veux pas le mettre en danger, je dois partir au plus vite...

"Si je suis en danger c'est que toi aussi tu l'es. Alors je ne te laisserais pas seule face à ça."

Seule face à ça... J'ai toujours été seule face à eux. Seule quand mes parents ont étés tués, seule quand ils m'ont trouvés quand j'avais 4 ans et qu'ils ont tués ma première famille d'accueil, seule à 14 ans quand ils me coursaient, seule... Toujours seule... Personne ne peut comprendre et personne ne peut rien faire.

"Seule... Je l'ai toujours été face à eux... et toujours exposée à ce danger."

Mes paroles sont sorties toute seules, je n'ai pas pu m'en empêcher. Il en sait déjà trop, je dois partir et vite... Plus je reste et plus je le met en danger. Je ne veux pas qu'il subisse le même sort que les autres, non.

"Je ne veux pas te mettre davantage en danger, plus je resterais, plus ils risqueraient de te prendre pour cible."

Soudain je réalise qu'il se comporte comme quelqu'un qui m'aurait toujours connu, qui voudrait me protéger... Comme un meilleur ami le ferait. Ca me touche... Et j'ai encore plus peur pour lui. Quand cet enfer sera-t-il finit ? Si je n'avais pas fuie étant petite, tout ça serait finit, définitivement... Non, mon instinct m'a toujours dit de fuir, et il me dit toujours de fuir...

"Seule... Je l'ai toujours été face à eux... et toujours exposé à ce danger."

Cette phrase résonne comme une fatalité de sa part, elle me touche.

"Je ne veux pas te mettre davantage en danger, plus je resterais, plus ils risqueraient de te prendre pour cible."

Je suis sûr d'être déjà en danger. Me prendre pour cible est sans doutes déjà bien mis en place et tout doit déjà être calculé. Même si tu ne veux pas Leenaly je suis prêt à le faire. Tu sais, ma vie est plate depuis un moment déjà et je m'en lasse. Lassé de vivre. As tu cette même sensation Lee ? Lee est sans doute ton surnom. Du moins, l'un d'entre eux. Tes pouvoirs ton mener la vie dure et ces "ils" aussi. J'ai envie de te protéger et te soutenir comme un ami le ferrais. J'aimerais également te laisser faire ton choix mais que deviendra tu ? Arriverons-t-ils à leurs fins ? Mais d'abord, c'est quoi leur but ? Je suis sûr que toi aussi tu l'ignores.

Je reste muet. Qu'est-ce que je dois te répondre, je ne sais plus. Je ne sais pas. Mes bras n'ont pas envie de te lâcher, je veux être à tes côtés. Comme un ami, un vrai. Je suis prêt à me jeter corps et âme sur eux pour te protéger car toi tu le mérite, pas comme tous ceux qui se disaient "amis". Leenaly, j'aimerais te dire tout ce que je pense mais tous ces mots restent bloqué dans ma gorge, refusent de sortir. Je me contente de fermer les yeux et de te tenir contre moi, je ne sais pas quoi te dire Lee, je ne sais pas.

Il reste muet tout en me gardant contre lui, il ne semble pas vouloir me lâcher... Chris, as-tu vraiment l'intention de mettre ta vie en jeu pour moi ? De toute façon il est trop tard... Ta vie est déjà en jeu. J'aimerais t'entendre dire quelque chose, le fait que tu restes muet me rend mal à l'aise... Je n'ose pas bouger, j'ai peur qu'il me lâche. Je n'ose plus rien dire, d'ailleurs je ne sais pas quoi lui dire... Mais désormais il est impliqué dans cette histoire, je devrais peut-être lui expliquer au moins qui sont "ils". J'ai tellement peur d'eux...

"Ils sont les meurtriers de mes parents... Depuis qu'ils les ont tués ils me recherchent, c'est à dire depuis que j'ai trois ans. Ils m'ont trouvés à plusieurs reprise mais chaque fois j'ai fuie. Je ne fais que ça, fuir... Et chaque personne m'ayant côtoyé a finit par être supprimé. Le policier qui m'avait trouvé dans le vestibule de la maison, les personnes du foyer m'ayant accueillie le temps me trouver une famille d'accueil, toute mes familles d'accueil... Tous ont étés tués. La démoniaque... C'est ce qu'on dit de moi. Je suis maudite..."

Ces paroles sont sorties si facilement et pourtant si douloureusement. Parfois, on dit que lorsque l'on confie un lourd secret à quelqu'un, on se sent soulagé, comme ci cela nous hottait un poids... Pour moi, c'est tout le contraire. Je souffre, j'ai mal au cœur, je veux disparaître et cesser de mettre des gens en danger pour une raison que je ne connais pas... Qu'avons nous fais pour subir cela, nous, les Allen ?... Des larmes recommencent à couler. Chris, j'ai peur...

"Ils sont les meurtriers de mes parents... Depuis qu'ils les ont tués ils me recherchent, c'est à dire depuis que j'ai trois ans. Ils m'ont trouvés à plusieurs reprise mais chaque fois j'ai fuie. Je ne fais que ça, fuir... Et chaque personne m'ayant côtoyé a finit par être supprimé. Le policier qui m'avait trouvé dans le vestibule de la maison, les personnes du foyer m'ayant accueillie le temps me trouver une famille d'accueil, toute mes familles d'accueil... Tous ont étés tués. La démoniaque... C'est ce qu'on dit de moi. Je suis maudite..."

Ton histoire à un côté effrayant Lee. A vrai dire ça me ferrait trembler de peur si je n'avais pas été si sûr de moi. Je ne veux pas t'abandonner et je refuse de fuir. Tu voudrais que je te parle mais que dire ? Tout à été dit. Tu sais, j'ai lu un livre où il était écrit "l'enfance est un couteau planté dans la gorge". Cet auteur avait-il raison ? L'enfance...l'enfance est difficile pour tous à mon avis. Mais quoi te dire ? Il faut que je te parle je le sais, mon silence te trouble. Qui cela ne troublerait pas ? Franchement Lee, j'ai peur de ce qui va arriver, mais je n'ai pas le droit de te le dire. Pourquoi m'aurais-tu dis. Et bien tout bonnement que je ne veux pas montrer ma crainte pour ne pas t'effrayer. Je dois trouver quelque chose à te dire et vite.

"Eux n'avaient pas ce que je possède."

Qu'est-ce que je raconte ? Ce que je possède sont des pouvoirs que je ne maîtrise pas. Je ne peux pas te rassurer avec ça, comment le pourrais-je ?

"Eux n'avaient pas ce que je possède."

Que possède tu Chris ? Des pouvoirs ? Tout comme les miens ils sont incontrôlables... Essaye tu de me rassurer ? J'ai déjà essayer de me conforter avec cette idée, cette différence... Et finalement, c'est peut-être cela qu'ils recherchent ? Mes pouvoirs ? Je n'ai jamais sue comment ça fonctionnait, pourquoi ils étaient apparus. Peut-être que si je savais les maitriser, je ne craindrais plus ces hommes ? Non, je ne pourrais pas. Malgré cet "atout" si s'en était un, je resterai pétrifié devant eux. Je ne pourrais pas agir, la crainte m'envahirait, la peur me paralyserait. Je ne verrais pas ma mort arrivé.

"Je me lève tôt demain."

Pourquoi cette phrase ? Pourquoi ai-je sortie une incohérence comme celle-ci ? Mon corps tremble, je crois que je perds la tête.

"Ils ont mon adresse, ils m'ont dit de faire attention aux gens que je côtoyais, qu'ils risquaient d'être impliqués... Je dois travailler demain, je dois préparer la dernière tenue d'un défilé pour ce week-end... Si ils étaient là-bas ? Si ils avaient déjà tout prévus ? J'ai peur Chris. Parmi la foule je ne les verraient pas."

Pourquoi je lui dis toutes ces choses ? Pourquoi mes paroles sortent d'elle même. Mes pensées te sont révélées au grand jour...

"Je me lève tôt demain."

Quoi ? De quoi tu me parles Lee ? De ton travail ? Pourquoi ? Je ne te comprend pas, je ne comprend pas.

"Ils ont mon adresse, ils m'ont dit de faire attention aux gens que je côtoyais, qu'ils risquaient d'être impliqués... Je dois travailler demain, je dois préparer la dernière tenue d'un défilé pour ce week-end... Si ils étaient là-bas ? Si ils avaient déjà tout prévus ? J'ai peur Chris. Parmi la foule je ne les verraient pas."

Tu te confis à moi ? C'est ça Lee ? Mais attend, un défiler ce week-end ? La dernière tenue ? Tout concorde...pensons nous au même ? Les mots ne veulent pas sortir, ils ne veulent pas. J'ai peur pour toi, mais si j'étais là avec toi ? Si d'ici ce week-end j'arrivais à à tout maîtriser ? La probabilité zéro n'existe pas Lee, tu dois le savoir.

"Pour ce défilé, je crois bien que j'y serais."

Enfin une phrase qui sors de ma bouche. Je lui donne l'adresse. Dis moi que je serrais près de toi, juste ça. Juste pour te protéger, comme un ami. Je veux le faire parce que tu en vaux la peine. Les mêmes pensées me reviennent. Est-ce que j'essaie de me convaincre moi même ? Non, je suis juste perturbé, troublé, bouleversé. Je ne trouve plus le bon mot. Parle moi Lee, j'essayerais de faire de même.

"Pour ce défilé, je crois bien que j'y serais."

Il me donne l'adresse du défilé auquel il doit participer ce week-end. C'est bien celui où je serais moi aussi...

"C'est celui-là où nous devons nous rendre avec le manager... A tout les coups je suis sûre qu'ils seront là bas... Chris, je suis sûre qu'il n'hésiteront pas à te tirer dessus lorsque ce sera ton tour de défiler..."

J'ai vraiment très peur pour lui. Durant le temps qu'il défilera, il sera complètement vulnérable. Même si il arrivait à développé la capacité de contrôler ses pouvoirs avant la fin de la semaine, il serait impossible pour lui de les utiliser ainsi, devant tant de personnes. Ce serait prendre un risque considérable pour sa carrière par la suite. Mais si il mourrait... quelle carrière ? Je m'en veux tellement de t'avoir mis en danger, Chris. Je vois dans ton regard que tu as besoin que je te parle, tu ne sais pas quoi dire. J'ai envie de te remercier de m'apporter cette chaleur réconfortante, cette douceur dans tes paroles... La douceur de l'amitié, la chaleur de ton soutien.
Tout à coup, c'est moi qui le serre dans mes bras. J'ai tellement peur qu'ils prennent sa vie... Prenez moi mais ne lui faite pas de mal à lui, il ne mérite pas de souffrir.

"C'est celui-là où nous devons nous rendre avec le manager... A tout les coups je suis sûre qu'ils seront là bas... Chris, je suis sûre qu'il n'hésiteront pas à te tirer dessus lorsque ce sera ton tour de défiler..."

Ces paroles me tombent dessus, ce qu'elle dit est vrai. Je ne me suis jamais retrouver ainsi face à la mort. C'est angoissant. Elle me prend dans ses bras, machinalement je la serre un peu plus.Il faut que je trouve un solution face à ça.

"Je trouverais une solution."

Je t'en pris ne me demande pas quoi, j'ai peur de ne pas savoir. J'ai peur de mourir sans avoir pu te sauver ou même te protéger. Tu sais, ça fait longtemps que je n'ai pas eu une vraie peur. A vrai dire ça ne me manquait pas du tout, Lee comment on va faire ? Je ne sais pas mais je compte trouver. Il est hors de question de fuir face à eux.

"Je vais finir de préparer à manger."

Malgré ce que je te dis, je ne te lâche pas. Je n'arrive pas, j'ai juste peur pour toi. Peur de ce qui va ce passer. Mais c'est moi qui est décidé de rester avec toi, parce que tu es seule, que je me suis attaché à toi.

Il me serre un peu plus fort. Dans ses yeux je lis la peur... Qui n'aurait pas peur en apprenant tout cela ? Pardonne moi Chris...

"Je trouverais une solution."

Laquelle ? As-tu vraiment une idée ? Dans ton regard je lis également de la détermination... Alors tu tiens vraiment à essayer ? Je ne veux pas qu'ils te fassent du mal... Pas à toi... Si seulement je savais ce qu'ils voulaient.

"Je vais finir de préparer à manger."

"D'accord"

J'ai murmurer, je ne veux pas le lâcher, j'ai trop peur. Ils ont plusieurs avantages sur moi : Ils savent qui je suis, où j'habite, qui je côtoie, que j'ai des pouvoirs et peut-être même où je suis en ce moment même. Je ne sais pas qui ils sont, ce qu'ils me veulent, où ils sont et si ils ont des pouvoirs. Je suis impuissante... Complètement impuissante. Chris, tu veux me protéger mais tu ne sais même pas si tu es en mesure de te protéger toi même. Mes bras le relâche doucement, j'ai peur qu'ils soient là, qu'ils nous observent.

"D'accord"

Elle murmure puis me relâche doucement après quelques secondes, je fais de même puis me lève. Je te souris, malgré tout, je suis heureux d'être ici et de t'avoir bousculé. Peut-on vraiment dire que maintenant nous sommes amis ? Leenaly tu ne serras plus seule.

"Je vais commencer à préparer les hamburgers tu viens voir ce que tu veux dedans ?"

Viens Lee, ne reste pas dans cette pièce. J'ai peur pour toi, peur de te laisser seule. Je continue de te sourire, même si mon regard est un mélange de toutes mes émotions, si tu arrives à lire dedans je te féliciterais. Je n'arrive pas à te dire tout ce que je pense, et pourtant j'aimerais beaucoup.

Je n'ai pas bougé, j'attend juste que tu te lèves. Juste pour ne pas que tu sois seule.

"J'ai acheté tout ce qu'il faut, tu verras y a du choix."

Je ne sais pas quoi te dire, de quoi te parler à par des hamburgers. C'est un peu pathétique, un peu stupide. Mais tu peux me comprendre toi.

Je glisse mes mains dans mes poches, je ne sais plus où les mettre.

Il me relâche puis se lève, il me sourit.

"Je vais commencer à préparer les hamburgers tu viens voir ce que tu veux dedans ?"

Tu continu de me sourire, mais je peux lire dans tes yeux que tout ça t'a chamboulé. Tu as peur et pourtant je peux que tu es aussi heureux... Heureux pour quelle raison ? De m'avoir rencontré ? Serais-tu vraiment heureux de m'avoir rencontré alors que je risque de te mener à ta perte ? Penses-tu que nous sommes amis ?

"J'ai acheté tout ce qu'il faut, tu verras y a du choix."

Il n'a pas bougé, il semble m'attendre. Il glisse ses mains dans ses poches, je crois qu'il ne sait plus où les mettre. Je me lève doucement et lui sourit mais mon regard exprime toujours cette crainte, cette peur qui ne cessera probablement jamais.

"Allons-y"

Je tremble légèrement. Ils peuvent être n'importe où, même dans l'appartement... J'avance lentement vers la sortie de la chambre. Ne t'inquiète pas Lee, ils ne viendraient pas ici, pas maintenant... Mais pourquoi m'ont-ils prévenue ? C'est la première fois qu'ils le font. Peut-être pour m'apeurer, me déstabiliser ? Je le suis déjà de toute façon.

"Allons-y"

Elle se lève et s'avance vers la porte, d'un mouvement je la devance et pose ma main sur la poignée fermement. Je lui sourit et ouvre avant de sortir. Je n'aime pas l'avoir derrière moi, mais je ne veux pas non plus la voir devant moi. S'il y a du danger ici, ils peuvent être n'importe où. Tout ça va nous rendre fou.

Je vais dans la cuisine, j'écoute ses pas sur le sol. Mes oreilles ne m'ont pas trahies jusque là, d'ailleurs c'est bien une des seules choses en moi sur laquelle je peux compter. J'ouvre le frigo, sort tout ce qu'il faut puis sort le pain et le grille-pain.

"Je t'en prie fais toi plaisir, hésite pas fait toi ce que tu veux. N'hésite donc pas sur les quantités, je vais allumer la friteuse, elle sera bien chaude pour faire cuire les frites."

Je lui sourit, je ne veux pas cesser de te sourire. Lee, même si tu me vois mourir dans les pires souffrance je te sourirais toujours. Je n'ai jamais pensé à la mort, pas autant et si souvent. Tu sais Lee, j'aimerais que mes pensées soit un journal qu'une fois mort tu pourrais ouvrir et lire si je tombe avant toi.

Il me devance rapidement et attrape la poignée. Il me sourit et l'ouvre. J'attrape son bras, j'ai peur qu'ils soient cachés là, quelque part dans l'appartement, j'ai peur qu'ils le tue. Je sors en même temps que lui, accrochée à son bras.
Ce n'est qu'une fois arrivé dans la cuisine que je le lâche, je murmure.

"Excuse moi."

Je ne sais pas si il a entendu. Il ouvre le frigo et commence à sortir ce dont nous avons besoin pour les hamburgers.

"Je t'en prie fais toi plaisir, hésite pas fait toi ce que tu veux. N'hésite donc pas sur les quantités, je vais allumer la friteuse, elle sera bien chaude pour faire cuire les frites."

Tu me souris à nouveau. Tu me souris toujours. J'ai l'impression que tu ne cesseras jamais de me sourire. Tu es tellement gentil Chris, je me suis si rapidement attaché à toi...

"D'accord, merci Chris."

Je te rend ce sourire que tu ne cesses de m'offrir. J'aimerais pouvoir le garder, te l'offrir chaque fois que tu me regarde, mais je n'y arrive pas.
Je me lave les mains puis commence à préparer mon hamburger. Cela fait plusieurs années que je n'en ai pas mangé. Peut-être le dernier ?... Non, je ne dois pas penser à ça. Quoi que je fasse mes pensées finissent toujours par se tourner vers eux.

Durant toute notre marche vers la cuisine elle m'a tenu le bras, sans me lâcher une seule fois. Elle murmure un excuse en me lâchant. Par mon invitation à faire son hamburger, elle va se laver les mains.

"D'accord, merci Chris."

Elle le commence, je sors la friteuse et la met en marche après avoir mis de cette huile spéciale. Bien sûr ce n'est pas une friteuse neuve haute technologie, non. Ce que j'ai sortit est une des vieilles friteuse où les frites sont bien grâces mais bien meilleures. Rien de bon pour la ligne, mais un écart ne vas pas nous faire grossir des masses.

J'ouvre une porte qui mène à un balcon, un grand balcon et commence à allumer un barbecue, puis reviens vers elle pour préparer mon hamburger après avoir laver mes mains.

"Je trouve qu'au barbecue c'est bien meilleur tout compte fait."

Je lui sourit aussi. Toujours. Je sens qu'ont va se régaler ce midi et l'heure approche à grand pas, ça faisait longtemps que je n'avais pas préparer tout ça.

Pendant que je prépare mon hamburger, il sort la friteuse. Je sens que les frites vont êtres délicieuses. Il ouvre une porte qui visiblement mène à un grand balcon et allume un barbecue. Il revient vers moi et commence à préparer son hamburger.

"Je trouve qu'au barbecue c'est bien meilleur tout compte fait."

Il me sourit, toujours.

"Ce sera une première pour moi. La dernière fois que j'ai mangé un hamburger date bien de 5ans."

C'est vrai, la dernière fois que j'en ai mangé c'était à la cantine du collège en troisième, il était tout mou et presque sans gout et les frittes qui l'accompagnaient étaient bien trop cuites. Malgré les changements de famille d'accueil réguliers, j'ai tout de même réussie à suivre une assez bonne scolarité, changeant d'écoles, de collèges et de lycées très souvent. Je finissais toujours par rattraper mon retard. Chris, parlons ensembles... Tu connais mon plus lourd secret mais je ne connais rien de toi hormis le fait que tu sois mannequin et que tu ais des pouvoirs que tu ne contrôle pas. J'aimerais tellement apprendre à te connaitre mieux...

"Ce sera une première pour moi. La dernière fois que j'ai mangé un hamburger date bien de 5 ans."

Cinq ans ? Je me demande où tu l'as mangé. Je sais beaucoup de ta vie maintenant. Pose moi des questions, lance le sujet de conversation que tu veux Lee. Je peux te parler de ce que tu veux. Même si m'a vie ne vaut pas la peine d'être racontée.

"Tu sais si tu veux savoir quoi que ce soit sur moi n'hésite pas à me poser des questions."

Je replace une fois de plus ma mèche d'un mouvement de tête, je la regarde le sourire rieur. On prend très vite ce mouvement de tête quand on a une mèche. Mais j'en suis fière et je ne suis pas prêt de me l'a couper. Je l'ai depuis un bout de temps déjà et je ne m'en suis jamais passé.

"J'm'en lasse pas de cette mèche."

Je lui tire la langue laissant voir mon piercing à celle-ci. Faut le dire, j'ai pris mon courage à deux mains juste pour prendre le rendez-vous. Pour y aller c'était autre chose, j'ai faillit être en retard d'ailleurs. Je lui fait un clin d'oeil et un grand sourire.

"Tu sais si tu veux savoir quoi que ce soit sur moi n'hésite pas à me poser des questions."

Il replace sa mèche d'un mouvement de tête et machinalement je fais pareil. Il a un sourire rieur, je souris à mon tour.

"J'm'en lasse pas de cette mèche."

Je souris davantage. Moi aussi j'aime bien sa mèche, elle lui va bien. Il me tire la langue et je peux voir un piercing sur celle-ci. Je souris. Je voulais m'en faire un à la langue aussi mais j'ai laissé tombé l'idée pour finalement décidé d'en faire un à mon nombril... Qui n'est toujours pas fait d'ailleurs. Il me fait un clin d'œil et un grand sourire. Je lui rend ce sourire et passe mes mèches de cheveux derrière mes oreilles pour ainsi lui montrer les miens. Je n'en ai certes pas autre part pour le moment mais mes oreilles sont bien percées. Je replace mes cheveux correctement.

"J'aimerais en faire un au nombril mais je ne trouve pas le temps"

Je grimace légèrement. C'est vrai que je ne trouve jamais le temps de le faire, j'aurais pu le faire hier mais j'ai préféré aller voir la statue de la Liberté. Si j'étais allé faire mon piercing, je n'aurais pas rencontré Chris.

"Je ne sais pas quelle question te poser."

Alors que je fais mon fameux mouvement de tête, elle refait le même pour elle même, sans doute machinalement. Elle me sourit, et me dévoile ses oreilles, elle est percée elle aussi à ces endroits.

"J'aimerais en faire un au nombril mais je ne trouve pas le temps"

Elle grimace avant de rajouter :

"Je ne sais pas quelle question te poser."

Ce n'est pas facile c'est vrai, alors je vais te parler Lee.

"En Angleterre j'aurais su où t'amener immédiatement, et bien sûr dans un endroit pas cher. Je ferrais mes recherches lors d'un de mes prochains contrat. Tu sais, ça a été une épreuve le piercing à la langue. J'ai faillit être en retard parce que j'étais bloqué devant la porte d'entrée, j'osais pas la pousser."

Je rigole à ce souvenir que je ne pourrais pas oublier facilement, c'est certain vue dans quel état j'étais.

"Je suis resté près de trente minutes devant."

"En Angleterre j'aurais su où t'amener immédiatement, et bien sûr dans un endroit pas cher. Je ferrais mes recherches lors d'un de mes prochains contrat. Tu sais, ça a été une épreuve le piercing à la langue. J'ai faillit être en retard parce que j'étais bloqué devant la porte d'entrée, j'osais pas la pousser."

Il rigole à ce souvenir, je souris. J'aime son rire.

"Je suis resté près de trente minutes devant."

"Je comprend ta réaction, c'est sans doute pour ça que j'ai renoncer à me faire percer à la langue. Toi tu as finalement passé la porte, moi j'ai fais demi-tour. Je viens d'Angleterre aussi, c'est là-bas que je me suis fais percées les oreilles."

Il a confirmé mon intuition pour son pays d'origine, il vient bien d'Angleterre. Dans ce cas il a surement dû entendre ou lire quelque part le surnom "la démoniaque", ils m'avaient même fait passé à la télévision à cause de mon histoire. Heureusement, je suis devenue méconnaissable. "Ne fait confiance à personne, méfie toi de tout, petite.". Ces paroles me reviennent comme un flash. Je revois le policier qui m'avait trouvé baignant dans son propre sang, ce furent ces dernières paroles... Pourquoi maintenant, je commençais à oublier tout ça...

"Je comprend ta réaction, c'est sans doute pour ça que j'ai renoncer à me faire percer à la langue. Toi tu as finalement passé la porte, moi j'ai fais demi-tour. Je viens d'Angleterre aussi, c'est là-bas que je me suis fais percées les oreilles."

Son regard à l'air de s'assombrir. Que ce passe-t-il Lee ? Est-ce le souvenir de l'Angleterre ? Pardon je ne voulais pas...est-ce que tous mes mots auront un impact sur tes souvenirs ou tes pensées ? Tu ne pourras pas oublier c'est ça ? Moi non plus. J'ai peur pour toi Lee.

"Je met les frites !"

Je lui sourit, et m'active à les plonger dans l'huile bouillante et me retourne vers elle.

"On fait chauffer les hamburgers ? J'ai appris à les faire tout seul à dix ans je suis partit au super marcher avec mon argent de poche pour tout acheter et me faire à manger. C'était ma grande découverte."

Je ris, encore. J'aime rire Lee, et j'aimerais avoir plus souvent l'occasion de rire. Encore plus qu'avant même. Quand j'avais des "amis". Lee, tu es une vraie amie.

"Je met les frites !"

Une fois de plus tu me souris, je retrouve alors à mon tour le sourire. Il plonge les frittes dans l'huile bouillante, je le regarde faire. Une fois finit, il se tourne vers moi.

"On fait chauffer les hamburgers ? J'ai appris à les faire tout seul à dix ans je suis partit au super marcher avec mon argent de poche pour tout acheter et me faire à manger. C'était ma grande découverte."

Tu ris... Ton rire me réchauffe le cœur.

"Tu as commencé à cuisiner tôt dis donc. Oui, allons les faires chauffer."

Je te souris. Tu sais Chris, j'aimerais pouvoir rire avec toi, mais mon dernier rire remonte au jour de la mort de mes parents. Je n'ai jamais eu d'ami, pas un seul. Sauf toi. Je peux te considérer comme tel désormais, du moins je le pense. Je fixe tes yeux, ton regard m'intrigue. Il semble vouloir dire la même chose que moi. Peut-être qu'un jour nous rirons ensemble en parlant de nos souvenirs commun, qui sait. Les évènements feront peut-être que nous les vaincrons et que ce cauchemar sera finit. Je me surprend à espérer. Me redonnerais tu de l'espoir, Chris ?

"Tu as commencé à cuisiner tôt dis donc. Oui, allons les faires chauffer."

Je les prend et va les poser sur le barbecue.

" En vérité j'ai commencé à sept ans, mon cadeau d'anniversaire c'était de montrer comment me faire à manger seul. J'avais pas trop le choix et mes parents oubliaient de me donner de l'argent pour les courses. Je faisais comme je pouvais."

Je surveille la cuisson. Tu en sais déjà un peu plus sur moi Lee. Je sais que c'est ce que tu voulais, je n'ai pas besoin de te parler pour le savoir. On se comprend.

Tu n'as pas eu de chance, moi côté famille c'est un peu pareil.

"Mes parents étaient souvent absent pour moi. Mais j'ai pu faire de belles découvertes. Un jour ça a valu un four à mes parents quand même. J'avais fais une belle bêtise ce jour là. J'en suis assez fière. J'ai mis une noix de coco entière avec des raisins et du lapin. Je voulais tester...Je me suis pris une belle correction, j'ai plus jamais recommencé, j'ai acheté des livres de recettes à la place."

Encore une fois je ris.

Il prend les hamburgers et va les déposer sur le barbecue.

"En vérité j'ai commencé à sept ans, mon cadeau d'anniversaire c'était de montrer comment me faire à manger seul. J'avais pas trop le choix et mes parents oubliaient de me donner de l'argent pour les courses. Je faisais comme je pouvais."

Je comprend, malgré tout toi non plus tu n'as surement pas eu une vie très agréable niveau familiale.

"Mes parents étaient souvent absent pour moi. Mais j'ai pu faire de belles découvertes. Un jour ça a valu un four à mes parents quand même. J'avais fais une belle bêtise ce jour là. J'en suis assez fière. J'ai mis une noix de coco entière avec des raisins et du lapin. Je voulais tester...Je me suis pris une belle correction, j'ai plus jamais recommencé, j'ai acheté des livres de recettes à la place."

Tu ris, une fois de plus. Tes parents n'étaient pas toujours là pour toi mais tu le prend bien car tu as pus malgré tout découvrir de belles des choses par toi même. Dans le fond nous nous ressemblons un peu. Je te souris, un sourire doux cette fois. Ton rire me fait du bien Chris, ris encore, ris toujours. J'aimerais pouvoir te faire rire, il y a surement quelque chose de drole dans ma vie que je pourrais te raconter...

"J'ai gardé plusieurs souvenir de mon père, dont un qui m'amusait beaucoup. Il aimait beaucoup se moquer de l'accent américain, il me disait que c'était un peu comme l'anglais mais parlé avec un pomme de terre chaude dans la bouche. J'ai gardé en souvenir son imitation presque parfaite de l'accent américain alors que l'on mangeait un plat avec des pommes de terre et qu'il en avait pris une entière dans la bouche."

J'esquisse un petit sourire rieur. Papa, j'ai si peu de souvenir de toi... J'aurais aimé pouvoir rire et grandir à tes côtés avec maman.